Ce jour-là, 3 février comme aujourd’hui, mais en 1965, Ernesto Guevara, accompagné de 2 révolutionnaires cubains affirmés (Victor Dreke et José Martinez Tamayo) monte dans un avion de la Cubana (lignes aériennes cubaines) en partance pour Moscou.

Mais c’est plutôt à Dar Es-Salaam que les trois hommes atterrissent, incognito.

Leur présence est tenue secrète car Che Guevara a été grimé, maquillé par les services secrets cubains, et voyage sous une fausse identité.

Le Président tanzanien Nyerere avait donné son accord à une participation cubaine et à l’utilisation de son territoire par les Cubains pour aider la lutte en cours au Congo (acheminement des combattants, armes, vivres, matériels divers).

C’est l’ambassadeur cubain à Dar Es Salaam (Pablo Rivalta) qui mettra tout en œuvre. Aux petites heures du matin de ce 3 février 1965, il présente Laurent-Désiré Kabila à Che Guevara.

Lorsque Che Guevara rencontre LD Kabila, il est de prime abord séduit par lui.

Le jugement du Che sera ensuite très négatif sur le sérieux des chefs congolais, y compris sur Kabila auquel il reproche d’être toujours absents du front.

Dans le projet de livre intitulé “Passages de la guerre révolutionnaire. Congo”, Che Guevera soulignera que Kabila et son groupe étaient plus “contrebandiers” que “rebelles”, considérant qu’ils ne réussiraient jamais à se transformer en une force révolutionnaire.

Il écrivit aussi “ce qui me préoccupe le plus c’est la pratique de la ‘Dawa’, un jus élaboré par un ‘muganga’ à partir de différentes plantes et qui protège contre les balles ennemies celui qui en est aspergé… J’ai toujours craint que cette superstition ne se retourne contre nous et qu’on nous rende responsables de l’échec d’un combat où il y aurait beaucoup de morts. Aussi, je cherche à en parler avec différents responsables dans le but d’essayer de les convaincre de laisser tomber cette pratique. Impossible, c’est une véritable profession de foi”.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)