Ce jour-là, 6 novembre comme aujourd'hui mais en 1974, en guerre avec l'Eglise Catholique, le Président Mobutu promulgue la loi sur la laïcité : suppression de la fête de Noël comme fête de précepte et interdiction de crucifix, images, photos d’autres personnalités que le Chef de l'Etat Mobutu Sese Seko, dans les édifices et lieux publics, salles d'attente, bureaux, écoles, train, hôpitaux, etc.

Dès le lendemain de la promulgation de cette loi, l'on assista au passage des militants du MPR (Parti-Etat) dans les écoles catholiques, pour veiller à l’application de cette décision. Cela marquait les débuts de la révolution zaïroise du système éducatif par le MPR.

Cette révolution se confirma, et atteint même son apogée lorsque le Bureau Politique du MPR décréta, dans sa décision du 30 décembre 1974, la "déconfessionnalisation et l’étatisation de tout l’enseignement national."

La décision du Bureau Politique du MPR disait en substance : "Le système actuel de notre enseignement ne correspond pas à notre authenticité, et ne plonge pas ses racines dans notre humanisme communautaire. Il faut concevoir un autre système d’enseignement propre à développer nos potentialités et totalement orienté vers le développement. Désormais, l’école sera, dans l’authenticité zaïroise, une école de l’initiation traditionnelle, une école pour la vie, une école adaptée à nos réalités."

Pour rappel, les rivalités entre le Président Mobutu et l'Eglise Catholique ont commencé lorsque Mobutu décide d'instaurer sa politique de l’Authenticité.

Un des objectifs de l'Authenticité était d'ailleurs : "Manifester la volonté de pouvoir et de reconnaissance légale, nationale de l’État, en vue de réagir contre la colonisation, qui imposait une hiérarchie suivant le modèle de celle des églises importées", ce qui n'avait pas plu à l'Eglise Catholique.

La rivalité de l’Etat Zaïrois et de l’Eglise Catholique eut quelques conséquences, dont les plus remarquables furent :

- Les poursuites judiciaires, par le Bureau politique du MPR, du Cardinal Malula, archevêque de Kinshasa. Les raisons de son différend avec le Gouvernement zaïrois était : "L’éditorial 'antirévolutionnaire' du Magazine catholique ’Afrique chrétienne' sur l’Authenticité. Le MPR jugeait cet éditorial de Malula de "subversive", surtout son refus d’implanter une section du JMPR (Jeunesse du parti unique zaïrois) au séminaire Jean XXIII qui, selon le cardinal, dépendait de huit évêques de la province ecclésiastique de Kinshasa, auxquels le Gouvernement zaïrois devrait écrire pour avis et décision ;

- La suppression de la publication de l’Editorial d’Afrique chrétienne, et l’arrestation de Louis Kalonji, son directeur ;

- La fermeture du Grand Séminaire Jean XXIII de Kinshasa, en janvier 1972, et son évacuation, le 3 février 1972.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Job KAKULE

Job KAKULE - 06/11/2020 19:26 - Répondre 

Bien...