Le nouveau « pacte » de la Commission européenne pour l’asile et la migration, attendu depuis des mois, a finalement été présenté, ce mercredi 23 septembre à Bruxelles, par Ursula von der Leyen.

« L’ancien système, qui laissait les pays aux frontières extérieures assumer seuls la prise en charge des demandeurs d’asile, ne fonctionne pas », a déclaré d’emblée la présidente de la Commission européenne.

Des contrôles rigoureux

Ce nouveau pacte, qui prévoit de « rigoureux contrôles » aux frontières extérieures, révise le principe consistant à confier au premier pays d'entrée d'un migrant dans l'UE la responsabilité de traiter sa demande d'asile. Ce « règlement de Dublin », pilier actuel du système d'asile européen, n'a cessé d'alimenter les tensions entre les Vingt-Sept, en raison de la charge qu'il fait porter aux pays géographiquement en première ligne comme la Grèce et l'Italie.

La Commission européenne propose d’imposer des contrôles automatiques et obligatoires dès l’arrivée des migrants en Europe. Un contrôle sanitaire et de sécurité immédiatement effectué au débarquement avec, entre autres, un enregistrement des empreintes digitales.

Ceci doit servir de filtrage en quelque sorte pour orienter les arrivants le plus rapidement possible vers les procédures d’asile ou vers la reconduite dans le pays d’origine.

Le but est de donner aux candidats à l’asile la certitude que leur demande est recevable. Pour les autres en revanche, la politique de retour sera accélérée, avec en particulier la nomination d’un coordinateur européen des reconduites.

L’idée d’une immigration choisie

La Commission renoue aussi avec l’idée d’une immigration choisie en fonction des besoins de l’Europe en termes de main-d’œuvre ou de compétences.

Selon la proposition de la Commission, le pays responsable de la demande pourra être celui où un migrant a des liens familiaux, où il a travaillé ou étudié, ou alors le pays lui ayant délivré un visa. Sinon, les pays de première arrivée resteront chargés de la demande.

Tous les états mis à contribution

La présidente de la commission européenne propose ainsi un nouveau départ. Et une solution durable. La Grèce, l’Italie et l’Espagne pourront enfin compter sur la solidarité des Vingt-Sept pour accueillir les demandeurs d’asile, mais surtout pour les renvoyer plus rapidement dans leur pays d’origine.

Le pacte prévoit en effet que les pays de l'UE qui ne veulent pas prendre des demandeurs d'asile en cas d'afflux devront en revanche participer au renvoi des déboutés du droit d'asile depuis le pays européen où ils sont arrivés vers leur État d'origine. Une façon de contourner le refus persistant de plusieurs pays, notamment ceux du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) d'accueillir des migrants.

Aussi, la Commission veut accélérer les procédures d'examen de l'asile, pour déterminer si une personne est manifestement éligible, et éviter que des demandeurs ne s’entassent dans des camps comme celui de Moria, en Grèce. 

En résumé, ce nouveau pacte met un accent sur les contrôles accrus aux frontières extérieures, le durcissement sur les renvois des migrants irréguliers, et l’accélération des procédures, et pour de nombreuses les ONG, cette réforme fait le jeu des pays les plus hostiles à l'accueil des réfugiés.




Job KAKULE

Job KAKULE - 24/09/2020 08:18 - Répondre 

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