La Cour international de Justice a rendu son verdict : Israël doit faire tout son possible pour « empêcher » tout acte de « génocide » dans la bande de Gaza, et aucun dirigeant ne doit faire de déclarations incitant au génocide.
Une décision annoncée par cette juridiction à l’issue de l’audience du Palais de la Paix, à La Haye ce weekend.
En plus, « l'État d'Israël doit prendre sans délai des mesures effectives pour permettre la fourniture des services de base et de l'aide humanitaire », a-t-elle ajouté dans son verdict.
La Cour a en effet jugé que la « situation humanitaire catastrophique » à Gaza « risquait sérieusement de se détériorer davantage » et de causer des dommages irréparables dans l'enclave.
Concrètement, les juges ont exigé qu'Israël ne commette pas de meurtres, n'entrave pas les naissances à Gaza, ne rende pas la survie des Palestiniens impossible, et ne provoque pas d’atteinte à leur intégrité mentale et physique.
Elle estime que tous ces actes pourraient constituer un génocide s’ils étaient commis dans l’intention de détruire les Palestiniens de Gaza.
Pour rendre sa décision, la CIJ a explique ne pas avoir de confirmation du nombre de victimes à Gaza, mais elle s'est basée sur les rapports officiels des Nations unies, selon lesquels la quasi-totalité de la population de Gaza gardera les séquelles physiques ou psychologiques des opérations militaires en cours.
Au moins 93% des Gazaouis souffrent de faim à des degrés divers et 1,7 million de personnes ont été déplacées par le conflit.
Aucune demande de cessez-le-feu
En revanche, trois des mesures demandées n’ont pas été accordées.
La Cour n’a par exemple pas ordonné la suspension des opérations militaires israéliennes, comme le demandait l’Afrique du Sud, à l'origine de la procédure lancée en décembre dernier.
Ce dernier avait saisi l'instance, estimant qu'Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.
À ce stade de la procédure, la CIJ ne s’est pas non plus clairement prononcée sur la question du génocide allégué d’Israël à Gaza.
Elle estime néanmoins « plausible » que de tels actes puissent être commis, indique notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas.
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