La situation humanitaire au Nord-Kivu devient de plus en plus critique suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans le territoire de Masisi où les affrontements s’intensifient entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, appuyée par les résistants Wazalendo.

Dans une conférence de presse tenue ce mercredi 28 février 2024 à Goma, l’ONG Médecins Sans Frontières a fait le point de la réponse humanitaire qu’elle apporte dans cette zone.

« En moins de 3 semaines, un afflux massif des déplacés est enregistré dans plusieurs camps de déplacés en ville de Goma tel que Kanyaruchinya, Bulengo et Rusayo ; ce qui constitue un sérieux problème à la réponse humanitaire que nous apportons depuis plusieurs mois maintenant. Ces derniers éprouvent un besoin urgent en eau potable, en hygiène et nourriture », a fait savoir Johan Brieussel, chef de mission adjoint de MSF Hollande.

Il a signifié que cette situation est à la base d’une catastrophe humanitaire sans précédent dans la région, surtout du fait que le conflit s’étend de plus en plus au Sud-Kivu ; avec des affrontements rapportés à la frontière des deux provinces sœurs.

MSF, qui indique que des déplacés fuient vers le Sud-Kivu, renseigne que depuis ce mois de février 112 blessés de guerre sont pris en charge à Minova et 43 autres à Numbi dans les hôpitaux qu’il appuie.

Il note également une augmentation des cas des violence sexuelles, plus de 60 dans ce mois de février.

En 2023, cette ONG affirme avoir fait 650 consultations par jour en moyenne, et pris en en charge plus 15.000 cas de choléra.

Médecins Sans Frontières a également organisé des campagnes de vaccination contre le choléra et la rougeole dans plusieurs sites de déplacés au cours de l’année 2023.

Alertant sur l’augmentation du nombre des déplacés dans les sites comme dans des familles d’accueil, MSF appelle d’autres acteurs à se mobiliser pour assister toutes ces personnes dans le besoin, et c’est dans ce sens qu’il dit avoir disponibilisé une station de pompage de 2 millions de litres d’eau à Bulengo, en ville de Goma, aidant ainsi des milliers de déplacés à accéder gratuitement à l’eau potable.