Un employé de Médecins Sans Frontières (MSF) a été tué par balle dans la soirée du 18 avril dernier à son domicile à Masisi-centre, chef-lieu du territoire de Masisi par un homme armé en uniforme. 

Cet infirmier exerçant à l’hôpital général de référence de Masisi est le deuxième employé de MSF à être tué par balle à Masisi-centre en l’espace de deux mois seulement, et le troisième employé de MSF à perdre la vie par balle depuis le début de l’année dans cette partie de la province du Nord-Kivu.

L’on indique que deux hommes en uniforme militaire et armés de fusils d’assauts ont agressé et racketté des civils dans ce chef-lieu de Masisi avant de faire irruption au domicile d’un employé de MSF afin d’y extorquer les biens des résidents.

Et c’est lors de ces échauffourées que ces hommes armés ont fait usage de leurs armes, blessant mortellement l’employé de MSF, touché à deux reprises au thorax.

« Nous condamnons fermement cet acte terrible qui a coûté la vie à notre collègue, et qui reflète la dégradation sécuritaire massive que nous constatons au Nord-Kivu et Sud-Kivu depuis le début de l’année », dénonce Emmanuel Lampaert, Représentant de MSF en RDC qui déplore que leurs équipes soient des témoins directs mais aussi des victimes d’incidents affectant les civils, les humanitaires et les structures médicales. 

Pour lui, « cela doit cesser de toute urgence. »

« Même loin des lignes de front, l’insécurité est partout. Outre la violence armée affectant directement les hôpitaux et nos bases, nous constatons une criminalité toujours élevée et une répétition d’incidents violents, quotidiens affectant tous les civils, notamment la nuit : assassinats, violences sexuelles, blessures par balle, extorsion de biens, intrusions à domicile, intimidations… », déplore pour sa part Mathilde Guého, cheffe des programmes MSF au Nord-Kivu.

Face à l’accumulation d’incidents, dont une quinzaine depuis janvier, ayant directement affecté ses équipes, ambulances, bureaux et les structures qu’elle soutient ; MSF exhorte les autorités en charge à encadrer les porteurs d’armes et à agir immédiatement pour assurer la sécurité des civils et des humanitaires, à lutter contre la criminalité et mettre fin aux exactions dont ses équipes sont témoins quotidiennement : « A tous, M23/AFC, VDP/Wazalendos, FARDC ; nous rappelons que la protection des civils et de leurs biens en situation de conflit est une obligation. Toutes les autorités compétentes doivent de toute urgence travailler à cela », plaide Emmanuel Lampaert qui rappelle qu’en RDC, ce sont près de 3 000 collaborateurs nationaux et internationaux qui travaillent directement pour MSF, aux côtés du personnel du Ministère de la Santé, afin d’offrir des soins aux populations vulnérables à travers toute l’étendue du pays.