La province du Nord-Kivu compte au moins 40 groupes armés locaux repartis dans tous les six territoires de la province.

Selon un rapport, certains de ces groupes armés occupent de grandes régions, et sont présents dans deux à trois territoires où ils exercent une grande nuisance sur la population.

Les groupes armés opérant dans le Masisi, en l’occurrence le NDC\R de Guidon semblent posséder plus d’armes, une situation qui, explique-t-on, remonte dans le passé de ce territoire où des armes auraient été distribuées aux communautés pour leur autodéfense.

Par ailleurs, plusieurs autres groupes armés locaux se retrouvent dans le territoire de Lubero, notamment le FPP\AP de Kasereka Kabidon, alors que dans le territoire de Rutshuru figurent le CMC de Domi, le Nyatura et beaucoup d’autres groupes armés.

Cette cartographie indique qu’à Beni, on retrouve l’UPLC, le RNL, Congo Ebebi de Dragon, groupe Léopard de Kalondero, selon toujours nos sources.

A Walikale les groupes dominants sont le Kifuafua et le Nduma defense of Congo (NDC\RENOVE), de Guidon tandis que dans le Masisi, l’on retrouve le NDC\Bwira, un mouvement dissident du NDC/Rénové, l’APCLS de Kalahiri et GAV groupe armé des volontaires.

D’après le coordonnateur provincial du DDRC, tous ces groupes armés détiennent plus de 10.000 hommes, et pour besoin d’efficacité sur terrain, des alliances se font et se défont entre ces groupes armés locaux, mais aussi avec ceux étrangers dont les FDLR, selon les intérêts du moment.

Leurs capacités de nuisance diffèrent d’un groupe à un autre selon le milieu géographique.

A noter aussi que, tous les combattants armés commettent des exactions, érigent des barrières illégales et perçoivent des taxes sans compter l’exploitation minière et d’autres crimes, selon la société civile ainsi que des organisations des droits de l’homme.

Ce rapport indique que l’activisme de ces groupes armés se traduit par des déplacements massifs des populations et certains villages se vident fréquemment de leurs habitants.

Face à cette situation, sur le plan judiciaire, l’on note certains efforts qui ont été enregistrés.

Certains procès ont permis de décourager les miliciens ou responsables présumés auteurs des crimes et violations des droits de l’homme ; c’est le cas de Ntabo Ntaberi Cheka, ancien chef du NDC\ Rénové condamné en 2020 par la cour opérationnel militaire du Nord Kivu.