Ouvert le 25 juillet dernier 2025 à Kinshasa, le procès de Joseph Kabila devant la haute cour militaire poursuivi entre autres pour participation à un mouvement insurrectionnel, crime contre la paix, homicide intentionnel par balles, trahison, apologie et viol, s’est poursuivi le 31 juillet dernier avec la projection des vidéos « qui incriminent le principal concerné » dont ses propres sorties médiatiques après sa mise en accusation par la justice congolaise.

Si ce dossier, dont l’affaire a été renvoyée au 7 août pour la poursuite de l'instruction, divise l’opinion congolaise ; la parution dans les réseaux sociaux, d’une note du ministre de la justice ad intérim demandant le paiement en urgence des honoraires des avocats qui défendent les intérêts de la République, est depuis à la base d’une vive polémique.

En effet, c’est un montant total de plus de 2 millions de dollars que doivent recevoir 7 cabinets d’avocats défendant les intérêts de la RDC dans ce procès.

Mais pour Me. Jean-Marie Kabengela, l’un des avocats concernés, « ce montant reste modeste au regard de la complexité de l’affaire et la dangerosité du prévenu. »

Il a affirmé que les avocats font déjà face à des menaces, soulignant l’enjeu crucial de cette bataille juridique pour l’État : « Nous au moins, nous avons accepté de défendre les intérêts de la République, ceux des provinces occupées et ceux des populations victimes. Si pour arrêter Pero Luwara, la République via l’ancien ministre de la justice Constant Mutamba avait disposé de 4 millions de dollars, les honoraires non encore payés, n’atteignent pas 3 millions de dollars. Il faut tenir compte des menaces de mort que nous avons reçues juste la première comparution, du danger que nous courrons alors que les autres cabinets ont décliné la consultation de la République. Aussi, nous poursuivons la condamnation de Joseph Kabila à des milliards de dollars américains », a-t-il expliqué affirmant qu’ils ont fixé, en patriotes, leurs notes honoraires à un montant acceptable de moins de 3 millions de dollars américains.

Pour rappel, la poursuite judiciaire contre l’ancien président Joseph Kabila, initiée par l’ancien ministre de la justice Constant Mutamba, qui fait lui aussi face à la cour de cassation dans un dossier de détournement des fonds publics, suscite de réactions divergentes au sein de l’opinion congolaise.

Et pour certains observateurs, la tenue de ce procès à l’heure où l’ensemble de la classe politique congolaise, et particulièrement l’opposition politique, appelle à un dialogue inclusif pour mettre un terme à la crise en cours en RDC, caractérisée par la guerre contre le M23 à l’Est du pays ; risque d’impacter négativement cette approche présentée comme la seule option pour une paix durable en RDC.