
Le Collectif d'avocats représentant les communautés Hema, Banyamulenge et Tutsi alerte sur des violences graves, des complicités militaires et politiques et des discours de haine en RDC, et appelle ainsi à la justice internationale.
Ce dernier soutient que depuis 2017, les communautés ci-haut citées subissent des violences ciblées allant des assassinats aux destructions de villages, en passant par des arrestations arbitraires et des discours de haine.
Dans un communiqué publié le 6 août 2025, ce collectif a transmis à la Cour pénale internationale (CPI) des éléments de preuve documentant ces violations graves, qui s’inscrivent en dépit des accords de paix signés à Doha et Washington.
Il soutient que ces crimes sont imprescriptibles et que tous les responsables, civils comme militaires, doivent être poursuivis.
Situation à Minembwe a Sud-Kivu et Collusion entre FARDC et la milice CODECO en Ituri
Ce Collectif s’inquiète du déploiement récent de drones de combat à Bujumbura dans le cadre de la coopération militaire RDC-Burundi qui menace la population civile Banyamulenge de Minembwe.
Parallèlement, la distribution continue d’armes à des milices comme les Wazalendo, Imbonerakure et FDLR dans la région d’Uvira aggrave la situation sécuritaire, et nourrit des appels au nettoyage ethnique.
L’arrestation arbitraire de Laurent Ruboneka, un citoyen Munyamulenge et survivant du génocide de Gatumba, par les autorités burundaises, suivie de son extradition forcée à Kinshasa sans procédure légale, est dénoncée comme une atteinte grave aux droits humains et une menace pour la stabilité régionale.
Aussi, l’on indique que des preuves, dont des vidéos, confirment une collusion entre des unités des Forces armées de la RDC (FARDC) et la milice CODECO, responsable de massacres de civils Hema dans le territoire de Djugu en Ituri.
Le 14 juillet 2025, des bombardements aériens ont visé des villages Hema, suivis d’attaques meurtrières contre des déplacés sans intervention des forces militaires présentes.
Le Collectif dénonce l’inaction et la complicité passive des FARDC, soulignant notamment les déclarations de haine d’un porte-parole militaire félicitant les miliciens CODECO pour la destruction d’une paroisse catholique.
Il demande que des poursuites judiciaires soient engagées contre la chaîne de commandement responsable.
Sanctionner les discours de haine et cesser la collaboration avec les FDLR
Le Collectif des avocats les communautés Hema, Banyamulenge et Tutsi annonce la publication prochaine d’une liste documentée des principaux auteurs de discours de haine à caractère ethnique, qualifiés de « most wanted hate speakers ».
Ces dossiers étayés « visent à appuyer des poursuites judiciaires coordonnées par les signataires des accords de paix. »
Aussi, les enquêteurs de ce Collectif ont recueilli des témoignages accablants montrant que les FDLR, une milice restructurée et active dans le Nord-Kivu, opèrent avec le soutien et l’armement de certains éléments des FARDC, sous instruction d’autorités politiques et militaires de haut rang.
Il affirme que des ordres clairs ont été donnés pour des massacres ciblés de Tutsis, tandis que des civils hutus subissaient des représailles en cas de non-collaboration.
Des crimes contre l’humanité, documentés et transmis à la CPI, impliquant une chaîne de responsabilité au sein de l’État congolais : « Le Collectif des avocats réaffirme que la justice doit être rendue aux victimes et aux communautés ciblées, et que le combat contre l’impunité reste une priorité absolue », conclut-il son communiqué est signé par les avocats Amedeo Kamota (Bukavu), Roger Logo (Bunia), Claude Bagayamukwe (Bukavu), Léon Lef Forster (Paris), Brieuc Maingain (Bruxelles), Bernard Maingain (Bruxelles) et Innocent Nteziryayo.
1 Commentaire
Joseph Seven - 08/08/2025 22:19 - Répondre
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