Les multiples prorogations pour le maintien de l'Etat de siège au Nord-Kivu et en Ituri est vivement critiqué par la quasi-totalité des forces vives, des personnalités politiques dont les députés nationaux et provinciaux car cette mesure censée être temporaire en vertu de la Constitution, semble énerver d'après nombreux observateurs, les institutions légitimes issues des élections provinciales.

Ce qui est à la base d'un levé des boucliers des acteurs politiques, dont les mandats ont été suspendus.

Le gouverneur élu épuise presque tout son mandat en étant en congé, idem pour les députés provinciaux.

Une situation qui le met mal en point à l'approche des échéances électorales, qui exigent des moyens colossaux.

La récente sortie de Julien Paluku ancien gouverneur du Nord-Kivu, n'est pas anodine, d'autant plus que sa machine politique contrôlait presque tous les leviers du pouvoir dans la province, c'est qui n'est plus le cas par le temps qui court où les cartes se redistribuent.

Le maintien de l'état de siège est donc goulot d'étranglement pour un bon nombre de politiciens de la province. C'est un frein politique au calcul politicien.

Un obstacle ou une pollution à l'éco- système marqué par la géopolitique dans la gouvernance des affaires publiques sur le plan sécuritaire, l'état de siège est fortement critiqué de n'avoir pas accompli sa mission, celle de restaurer l'autorité de l'état par son avènement.

Les autorités militaires avaient pour mission, de mettre fin aux actes des terreurs dans la partie nord du Nord-Kivu, ensanglantée par les rebelles ADFMTM et en Ituri, marqué par le pogrome des miliciens de CODECO.

C'est qui a jeté le pavé dans la marre et en assombrissant d'avantage le climat sécuritaire à l'Est.

C'est l'agression rwandaise par le truchement du M23, une situation qui justifie le maintien de l'état de siège.

Il n’en demeure pas moins que le régime militaire n'a pas réussi à restaurer l'autorité de l'état dans plusieurs villages, dont s'étaient emparés les terroristes du M23.

Le cas le plus emblématique, c'est celui de Bunagana qui n'a jusque-là été récupéré, ce qui suscite la colère de la population et la rupture de confiance alors que cette corde ombilicale ne devrait pas être coupée.

La goutte d'eau qui a fait déborder les vases, est cette répression sanglante d'une manifestation le 30 août à Goma, par certains éléments de forces de défense à l'égard des adeptes de la secte Foi messianique/Uwezo wa neno Wazalendo.

Un événement tragique qui a creusé un écart entre l'armée et la popuation.

Un challenge de ressoudre le lien doit être relevé afin de ne pas prêter flan aux ennemis de la RDC, qui veulent profiter d'une fragilité interne pour réaliser leur plan machiavélique de la balkanisation.