La réouverture de l’aéroport de Goma aux vols humanitaires légers suscite toujours plus de réactions.

Après le rejet catégorique de cette décision par l’AFC/M23 qui la juge inopportune, déconnectée de la réalité sur le terrain et prise sans aucune consultation préalable, le coordonnateur de ce mouvement rebelle en rajoute une couche.

Sur X, Corneille Nangaa, explique que cette décision, au-delà d’être illégale, a tout d’une « punition collective infligée aux Baswahili. »

« Les industries humanitaires se sont donc empressées de saisir cette occasion pour inventer de nouveaux plaidoyers. C’est du cynisme pur ! C’est comme si, seulement maintenant, Tshilombo découvrait — ou se rappelait — qu’au Kivu vivent aussi des Congolais. C’est comme s’il avait soudain pitié d’eux. Pourtant, la semaine dernière, il leur envoyait encore des Soukhoï et des drones pour les bombarder sans distinction », avance-t-il, reprochant à Félix Tshisekedi de soumettre le village de Minembwe au Sud-ivu à un blocus total depuis 6 mois, et où, affirme-t-il, « des civils y meurent au quotidien de manque de sel, savons, médicaments et autres… »

« Il est évident que, toute chose restant égale par ailleurs, si une situation semblable s’était produite dans les terroirs de son clan ou de sa tribu, Tshisekedi, en tribaliste assumé, n’aurait jamais osé fermer une seule banque. Pour lui, l’Est du Congo serait peuplé ‘’d’étrangers’’ simplement parce que ses habitants sont Baswahili et que ses leaders à Kinshasa comme ailleurs méritent humiliation au quotidien », poursuit Corneille Nangaa accusant une fois de plus Félix Tshisekedi de plonger une population dynamique dans la vulnérabilité.

« Si Tshisekedi s’est finalement ressaisi en dernière minute et estime devoir aider nos populations baswahili à vivre normalement, il aurait dû commencer par rouvrir les banques, garantir la libre circulation des personnes et des biens », ajoute-t-il.

« À Tshilombo nous disons : “ Si tu es GARÇON, viens, sans l’AFC/M23, rouvrir l’aéroport de Goma” », conclut-il.

Il faut dire que le Coordonnateur de l’AFC/M23 avait déjà défié le président Félix Tshisekedi en juillet dernier sur ce même ton.

« S’il est garçon, qu’il vienne nous déloger », avait-il encore lancé réitérant que ce mouvement ne va plus jamais se retirer des zones sous son contrôle malgré les pourparlers en cours à Doha.