En prison il y a encore quelques semaines, l’opposant Bassirou Diomaye Faye, qui était un candidat de substitution d’Ousmane Sonko – leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) – et qui a été

Elu dès le premier tour de la présidentielle du 24 mars 2024, l’opposant Bassirou Diomaye Faye, qui était un candidat de substitution d’Ousmane Sonko – leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) – a été investi cinquième et plus jeune président de l’histoire du Sénégal.

Celui qui était en prison il y a un peu plus de deux semaines a prêté serment ce mardi 02 avril 2024 : « Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d'observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois », a-t-il déclaré, la main droite levée, devant des centaines d'officiels sénégalais et huit chefs d'État africains au Centre des expositions de la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.

Bassirou Diomaye Faye a prononcé son discours d'investiture sous un tonnerre d'applaudissements.

« Le 24 mars, c’est le Sénégal qui a gagné », a-t-il insisté sous les applaudissements. « Je suis conscient que le résultat sorti des urnes exprime un désir profond de changement systémique. Je m'engage par la promotion du culte du travail, de l'éthique dans la gestion, de la discipline et de l'amour de la patrie, à mettre résolument et durablement le Sénégal sur la voie du progrès économique et social », a-t-il ajouté, lançant un appel à ses pairs africains qui ont fait le déplacement à Dakar pour son investiture.

Huit chefs d’État étaient présents, parmi lesquels le président de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, le nigérian Bola Ahmed Tinubu, mais aussi le président de Mauritanie, de Gambie, de Guinée-Bissau et de Guinée Conakry. Quatorze pays africains en tout étaient représentés.

Ousmane Sonko à la primature

Dans la foulée, le président Bassirou Diomaye Faye a nommé au poste de Premier ministre Ousmane Sonko, la figure clé de son élection, selon un décret lu à la télévision publique.

« Je mesure l'importance de la confiance qu'il (le président Faye) a placée en ma personne », a déclaré Ousmane Sonko, en le remerciant et en lui garantissant sa « loyauté » et son « dévouement ».

Il a expliqué qu’il n’était pas question de laisser Bassirou Diomaye Faye, son candidat de substitution, gouverner seul et assumer « cette lourde tâche. »

Ousmane Sonko, pourtant silencieux tout au long de la cérémonie d’investiture, n’en était pas moins au centre.

Acclamé lors de son arrivée, remercié aussi juste après que Bassirou Diomaye Faye a prêté serment. « Sonko djeredef ! » (« Merci Sonko ! »), s’est mis à scander la salle de plusieurs centaines d’invités, en cœur, attestant ainsi de la stratégie gagnante du leader du Pastef : celle de laisser Bassirou Diomaye Faye concourir à la présidence à sa place, lui étant inéligible du fait d’une condamnation de justice.

Ousmane Sonko partage ainsi le contrôle de l’exécutif. « Ce projet est celui de tous les Sénégalais », a insisté le nouveau Premier ministre, avant de promettre la nomination du reste de l’équipe de ce tandem Sonko-Diomaye dans les prochaines heures.