Par Jean-Claude Mutombo
La Résolution 2808 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 19 décembre 2025, aurait dû provoquer un électrochoc national.
Elle est pourtant passée presque sous silence dans la communication officielle du pouvoir congolais. Un silence lourd de sens.
Car derrière son langage diplomatique mesuré, ce texte constitue avant tout un rappel sévère à l’ordre, adressé non pas aux voisins de la RDC, ni à une quelconque « communauté internationale », mais bien à l’État congolais lui-même.
Cette résolution met fin à une longue séquence d’alibis. Elle renvoie clairement les autorités de Kinshasa à leurs responsabilités régaliennes fondamentales.
Protéger les civils, restaurer l’autorité de l’État, réformer les forces de sécurité, garantir l’accès humanitaire, coopérer de bonne foi avec les mécanismes de paix : tout cela ne relève ni de la MONUSCO ni des partenaires internationaux, mais du devoir souverain de l’État.
En réalité, l’ONU dit à voix diplomatique ce que beaucoup savent déjà : un État qui se respecte agit avant de se plaindre.
Gouverner ne consiste pas à se poser en victime permanente sur la scène internationale, mais à assumer, réformer et protéger.
A force de substituer la plainte à l’action, le pouvoir congolais a fini par lasser ses propres soutiens.
La Résolution 2808 n’est pas un texte de soutien automatique. Elle marque un tournant. Elle signifie que la patience internationale s’érode et que la compassion diplomatique a des limites.
En filigrane, c’est un ultimatum politique : soit l’État congolais assume pleinement sa souveraineté par des actes concrets, soit il s’expose à être durablement perçu comme un État défaillant, incapable de se gouverner lui-même.
Le message est clair : la souveraineté ne se proclame pas, elle s’exerce. Elle ne se négocie pas dans les couloirs de New York ou de Washington ; elle se construit sur le terrain, à Goma, à Bunia, à Beni, à Kinshasa et dans tout l’arrière-pays, par l’autorité, la réforme et le courage politique.
Le temps des complaintes touche à sa fin. Celui de la responsabilité commence.
Par Jean-Claude Mutombo