Au Gabon, un coup d’Etat militaire met fin au régime d’Ali Bongo, à peine réélu à la tête du pays

Une grande confusion a régné au Gabon ce mercredi 30 août où un coup de force a eu lieu après la publication des résultats de récentes élections présidentielles par le Centre gabonais des élections (CGE), annonçant la réélection du Président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis quatorze ans, face à Albert Ondo Ossa, son principal rival.

Mais dès la fin de la lecture, les premiers coups de feu sont entendus.

Au moment où les chiffres étaient donnés sur Gabon 24, la chaîne dont les studios se trouvent dans le palais présidentiel, juste avant 5h du matin, la diffusion est coupée pendant quelques minutes.

Une douzaine de militaires apparaissent ensuite à l'écran. « Nous mettons fin au régime en place », déclare l'un d'eux en lisant un communiqué proclamant l'annulation des élections et la dissolution des institutions.

Dans le groupe, des bérets rouges, des gendarmes, des bérets verts de la garde républicaine et une personne en civil.

Celui qui lit est un béret noir, souvent porté par les soldats des régiments blindés.

Il dit s'exprimer au nom d'un « Comité de transition et de restauration des institutions ».

« Après avoir constaté une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos [...] nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place. À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés », a-t-il déclaré, soulignant que toutes les institutions de la république sont dissoutes, le gouvernement, le Sénat, l'Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle.

« Nous appelons la population au calme et à la sérénité et nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon à l'égard de la communauté internationale », a-t-il conclu, proclamant par ailleurs la fermeture des frontières du pays « jusqu'à nouvel ordre ».

Dans la foulée, ce sont des scènes de liesse de militaires de la garde républicaine, chargée d’assurer notamment la sécurité de la présidence, qui portent en triomphe leur chef, le général Brice Oligui Nguema, présenté comme le meneur de cet énième coup d’État dans cette région du continent Africain.