Après près de 10 ans de présence au Mali, l'annonce ce jeudi 17 février 2022 du retrait des militaires français et européens du Mali laisse un vide. 

Pour certains, c'est au tour des forces armées maliennes de prendre le relais, mais en même temps, d'autres émettent des doutes quant à leur capacité de couvrir tout le territoire malien.

La déclaration des autorités maliennes est attendue ce vendredi, car la junte militaire entend choisir ses mots afin de parler de l’après Barkhane et Takuba. 

D’après des sources concordantes, le gouvernement malien a pris acte de cette décision de retrait de l’armée française et autres troupes européennes.

Pendant ce temps, une réunion initialement prévue mercredi, a eu lieu ce jeudi à Bamako entre les autorités maliennes et les représentants des pays européens membres de la force anti-jihadiste Takuba.

La partie malienne a expliqué aux diplomates en poste à Bamako que le départ annoncé des deux forces n’est pas de la faute du Mali, qui va par ailleurs privilégier des accords bilatéraux, d’après des sources proches du dossier.

Maintenant que le départ des militaires français et de ses partenaires est acté, au Mali, il va falloir combler un vide. 

Cette semaine, selon différentes sources, des dizaines de civils ont été encore tués par de présumés jihadistes laissant place à de nombreuses interrogations. 

Les casques bleus des Nations unies vont, de leur côté, restés sur place, mais ils n’ont pas un mandat robuste pour lutter efficacement contre le terrorisme.
Une autre piste est sur la table, faire appel au grand voisin du Nord : l’Algérie.

Il faut toutefois dire que l’annonce d’Emmanuel Macron n’est pas une surprise, et nombreux sont les habitants de Bamako qui réclamaient ce départ des troupes françaises du Mali.

Le principal argument des détracteurs est qu’en près de dix ans, les rares succès militaires et l’élimination de certains chefs terroristes n’ont pas permis de mettre fin au cycle de la violence dans le pays. 

Et même si le président français récuse ce terme, l’intervention française au Mali est perçue comme un échec.

Par ailleurs, avec le départ français, on compte surtout, au Mali, sur l’action des forces armées maliennes et la coopération avec la Russie et celle supposée avec la société Wagner, en vue d’une amélioration de la situation sécuritaire au Mali., mais Bamako dément toujours la présence de mercenaires de Wagner sur son territoire.

D’autres voix beaucoup plus minoritaires pensent que le Mali va regretter ce départ. 

Certains politiques maliens ont fait part de leur crainte de voir le pays livré à son propre sort, tout en trouvant dommage de perdre un partenaire du calibre de la France alors que les niveaux d’insécurité sont toujours très élevés dans le pays