Beni : Des veuves de militaires déplacées de Goma manifestent pour réclamer leur prise en charge

Une cinquantaine de veuves de militaires des FARDC ont manifesté dans la matinée de ce lundi 14 juillet 2025 au rond-point Nyamwisi dans le centre-ville de Beni, chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu.

Issues de familles déplacées venues de Goma après sa chute dans les mains des rebelles du M23, ces femmes dénoncent le non-paiement de leurs droits sociaux et réclament une assistance humanitaire urgente.

Les manifestantes affirment n’avoir reçu aucun appui depuis leur arrivée à Beni plus de 5 mois après alors que les autorités leur avaient promis une prise en charge.

Elles réclament le versement de plus de six mois d’arriérés d’allocation ou de compensation promise aux veuves et orphelins des militaires affectés dans les zones de guerre ou décédés au front.

Certaines d’entre elles brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Non au détournement de notre salaire » ou encore « Nous voulons manger, nous voulons vivre ! », traduisant leur ras-le-bol face à une situation jugée intenable.

Des pertes humaines déjà enregistrées

Selon les manifestantes, six veuves sont décédées ces derniers mois à Beni, faute de soins, de nourriture ou de logement décent.

L’on note également la détérioration rapide des conditions de vie de ces déplacées dans des quartiers périphériques de Beni, souvent hébergées dans des abris de fortune ou des écoles désaffectées.

Le même cri d’alarme avait déjà été lancé il y a quelques semaines ; en juin dernier, une première manifestation de ces veuves avait eu lieu devant le bureau du gouvernorat à Beni.

Et malgré les promesses verbales des autorités, aucune mesure concrète n’a été prise à ce jour pour répondre durablement à leurs revendications.

Leur situation est d’autant plus préoccupante que ces femmes ont fui des zones de conflit et se retrouvent désormais sans moyens de subsistance dans une ville déjà confrontée à d’importants défis humanitaires.

Le blocage du rond-point Nyamwisi ce lundi n’est que le reflet visible d’un malaise profond.

La situation des veuves militaires déplacées s’inscrit dans un contexte plus large de défaillance de l’assistance sociale et de prise en charge des victimes collatérales du conflit dans l'Est de la RDC.