La Cour pénale internationale (CPI) ouvre ce mardi 9 septembre 2025 une audience historique contre Joseph Kony, le fondateur de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), recherché depuis près de vingt ans pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Ancien enfant de chœur catholique et prophète autoproclamé, Joseph Kony fait face à 39 chefs d’accusation, parmi lesquels meurtre, torture, viol, esclavage sexuel et pillage.

Ce procès inédit dans l’histoire de la CPI se déroule par contumace, l’accusé demeurant en fuite.

La LRA, active dès la fin des années 1980 dans le nord de l’Ouganda, a mené une campagne de violence qui a fait au moins 100.000 morts et entraîné l’enlèvement de plus de 60.000 enfants, selon les Nations unies.

Les atrocités attribuées au groupe sont nombreuses : exécutions sommaires, enfants contraints de tuer leurs proches, mutilations, esclavage sexuel.

Les témoignages d’anciens captifs évoquent également des rituels sanglants, allant jusqu’à boire le sang de victimes.

L’objectif proclamé par Joseph Kony était de créer un État gouverné selon les dix commandements bibliques.

Dans les faits, la LRA a étendu ses exactions au-delà de l’Ouganda, touchant la République centrafricaine, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo.

Pour la CPI, cette audience marque une étape importante : « Il s’agit de rendre justice, même en l’absence de l’accusé », ont souligné des responsables de la Cour.

Les victimes, elles, espèrent que ce procès contribuera à briser l’impunité autour des crimes commis par la LRA.