Après des affrontements qui ont eu lieu en pleine ville de Goma et qui ont abouti à la prise de la ville par les rebelles ; plusieurs déplacés de guerre quittent les nombreux camps se trouvant dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu et dans ses environs, qui ont été détruits pour la plupart.

Face à cette situation, MSF appelle à ce que ces mouvements soient menés de façon volontaire et que l’aide humanitaire urgente soit assurée partout où elle est requise.

Dans un message, cette ONG indique que certains camps se vident de façon précipitée, avec de vastes mouvements dans les territoires environnants, y compris vers les lieux d’origine : « Cette semaine, certains camps se sont largement vidés, en quelques heures à peine. Les personnes déplacées partent avec le peu qu’elles ont. Nous ignorons dans quelles conditions elles feront le trajet jusqu'à chez elles et ce qui les attend là-bas. Mais il est crucial que ces déplacements soient volontaires et que les conditions d’accueil dans leurs zones d’origine soient sécurisées », explique Thierry Allafort-Duverger, Chef de programmes urgences MSF à Goma.

MSF indique que de nombreux résidents des camps mentionnent des ordres d’évacuation qui auraient été donnés par des membres du M23, alors que d’autres reçoivent des messages officiels contraires.

Il ajoute que si certains déplacés expriment le désir sincère de quitter ces camps précaires après des années de survie dans des conditions atroces, d'autres au contraire, font le choix d’attendre ou de rester, face à l’incertitude de ce qu’ils trouveront chez eux et des conditions de sécurité.

« Pour ceux qui partent comme pour ceux qui restent, l’assistance humanitaire reste plus que requise. Malheureusement, nous constatons sur le terrain que plusieurs ONG n’ont pas pu reprendre leurs activités ou ont suspendu leurs services, démantelant leurs structures dans les camps », ajoute Thierry Allafort-Duverger.

Pour les personnes quittant les camps, MSF s’inquiète notamment du niveau d’accès aux services médicaux dans leurs localités d’origine.

Après plusieurs années de guerre, beaucoup de structures de soins ne fonctionnent plus, ont été abandonnées ou pillées, et ne seront pas en mesure d’assurer des soins adéquats à des populations en ayant besoin maintenant et sur le plus long terme.

Notez que depuis trois ans, la situation dans les camps était désastreuse, mais plusieurs acteurs humanitaires soutiennent que celle dans les lieux de retour risque de l’être également si les ONG, les agences de l’ONU ou les autorités n’y assurent pas le minimum en termes de services essentiels.

Alors que la situation évolue rapidement autour de Goma, MSF continue d’y apporter, autant que possible, une aide vitale à ceux qui résident encore dans les camps (soins médico-nutritionnels, prise en charge du choléra et des violences sexuelles, distribution d’eau et de nourriture, renforcement des mesures d’hygiène), tout en prenant en charge les blessés de guerre dans les hôpitaux de Kyeshero et de Virunga.