Après avoir fait plier le Président Félix Tshisekedi qui a finalement rappelé à Kinshasa le Général Olivier Gasita dont l’affectation à Uvira pour prendre la tête de la 33ᵉ Région militaire et coordonner les opérations militaires contre le M23 a été farouchement contestée ; les résistants Wazalendo posent des conditions au régime de Kinshasa pour rester à ses côtés dans cette situation de guerre dans l’Est de la RDC.

Dans un mémo adressé au chef de l’Etat congolais, les résistants Wazalendo demandent l’interdiction des mouvements de populations venant des zones occupées par le M23. 

Ils exigent également que les responsables déployés à Uvira « résident effectivement dans la ville », et non pas à Bujumbura, la capitale burundaise voisine.

Les Wazalendo vont même plus loin demandant leur déploiement aux principales entrées de la province du Sud-Kivu pour, disent-ils, « mieux protéger la région contre les infiltrations. »

Et au-delà du plan sécuritaire, ces alliés des FARDC dans la guerre contre le M23 mais qui ne sont « nullement contrôlés par l’armée congolaise », à en croire son porte-parole, réclament un positionnement politique pour ainsi participer aux discussions de paix, y compris aux pourparlers de Doha.

Ils veulent aussi que leurs cadres politiques soient intégrés dans les gouvernements – à la fois national et provincial - et dans les institutions, services étatiques et para-étatiques.

Enfin, ils demandent « la nomination d’un conseiller spécial chargé exclusivement de leurs questions au niveau national. »

Et si jusque-là le gouvernement congolais ne s’est pas prononcé sur cette demande pour le moins « inattendue », certains proches du président Tshisekedi, sans rejeter ces exigences, indique qu’elles doivent passer par la Réserve armée de la Défense, la structure paramilitaire créée en 2023 pour appuyer les FARDC et encadrer les Wazalendo. 

Il faut dire que de nombreux observateurs avaient déjà alerté sur l’attitude incontrôlée des résistants Wazalendo, signifiant que leur collaboration avec les forces gouvernementales allait avoir des conséquences inattendues et même désastreuse considérant qu’ils n’ont aucune contrepartie.