Malgré les multiples dénonciations et condamnations suite à la prise d’Uvira, le M23 poursuit avec ses conquêtes dans la province du Sud-Kivu.
Après avoir pris le contrôle de Makobola, le mouvement rebelle est entré ce lundi 15 décembre 2025 à Mboko, une autre agglomération qui le rapproche dangereusement de la cité de Baraka, dernière grande ville du Sud-Kivu sur cet axe Sud et qui abrite depuis, les institutions provinciales.
Se disant non concerné par l’entérinement en début de ce mois des accords de Washington, le M23 est bien décidé d'élargir la zone sous son contrôle, et menace même de faire son entrée dans le Grand Katanga via la ville de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika et potentielle cible pour les prochains jours.
Ceci intervient malgré les assurances de l’armée loyaliste qui a dit maintenir le niveau d'alerte requis face à l’offensive du M23 dans cette partie du pays.
Lors d’une réunion de crise organisée la semaine dernière autour du Président Félix Tshisekedi, le Chef d’Etat-Major Général des FARDC, le Général Jules Baanza avait affirmé que l’armée congolaise continuera de défendre l'intégrité territoriale du pays.
Vers une normalisation des relations avec Bujumbura
Dans la foulée, le M23, qui a réaffirmé qu’il n’a pas l’intention d’attaquer le Burundi dont les troupes ont pourtant pris part à la guerre aux côtés des FARDC, s’est dit prêt « à remettre au gouvernement du Burundi ses militaires capturés au front et à décréter un cessez-le-feu unilatéral, afin de permettre le retour de nos compatriotes déplacés dans des conditions de sécurité et de dignité. »
COMMUJIQUÉ OFFICIEL DE L’AFC/M23 DU 15 DÉCEMBRE 2025 ⤵️ pic.twitter.com/uF2ZoEcMeE
— Lawrence KANYUKA (@LawrenceKanyuka) December 15, 2025
Le mouvement rebelle, qui continue de consolider son administration dans toutes les zones sous son contrôle, a affirmé avoir facilité le retour de 500 sujets Burundais qui étaient à Uvira dans leur pays, espérant que Bujumbura rouvrira sa frontière pour permettre aux réfugiés congolais de rentrer eux aussi au pays et à terme, normaliser leurs relations.
Le M23 a enfin assuré qu'il ne permettra pas que les groupes armés hostiles au régime de Bujumbura, encore opérationnels en RDC, d'utiliser les zones qu'il contrôle pour servir de base-arrière à tout acte hostile susceptible de porter atteinte aux relations de bon voisinage entre la RDC et le Burundi.