Guerre en RDC : Kinshasa désormais ouvert à un dialogue direct avec le M23 au vu de la situation

Dans un café presse animé ce samedi 22 mars 2025 à Kinshasa, la ministre des affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner est revenue longuement revenu sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, marquée par la guerre contre le M23.

A cette occasion, la cheffe de la diplomatie congolaise a publiquement fait savoir que le gouvernement congolais est désormais « ouvert à un dialogue direct avec le M23 » et ce, considérant l’évolution de situation sur terrain : « Nous sommes dans une logique de l'évolution du conflit et la RDC, à ce moment précis, a estimé qu'il était plus opportun pour nous et surtout pour nos populations d'engager cette discussion directe avec le M23 si cela aurait pour répercussion une cessation d'hostilités et une cessation de violence contre nos populations civiles », a déclaré Thérèse Kayikwamba.

Faisant un parallélisme avec le scénario en 2012, la ministre congolaise des affaires étrangères a expliqué que le contexte a aussi évolué : « Nous sommes dans un contexte beaucoup plus complexe qu'il ne l'était en 2012, avec des enjeux beaucoup plus explicites et une posture du Rwanda beaucoup plus belliqueuse qu'elle ne l'était en 2012 […] mais notre diplomatie est beaucoup plus robuste aussi », a ajouté Thérèse Kayikwamba.

Revenant sur l’improbable rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Doha sous la facilitation de l’émir du Qatar ; la cheffe de la diplomatie congolaise a signifié que cette rencontre rentre « dans la logique d’appui et de complémentarité aux autres efforts déjà menés ou en cours afin d’aboutir à la fin des hostilités. »

Pour rappel, le président Tshisekedi, qui a toujours refusé un dialogue direct avec le M23 avançant que cela est une ligne rouge qu’il ne va jamais franchir, a fait montre d’une certaine ouverture à l’initiative de la médiation angolaise qui a initié des discussions directes entre le gouvernement congolais et le M23, mais les rebelles avaient finalement suspendu leur participation à ce dialogue, pointant des sanctions de l’Union Européenne contre certains de leurs cadres.

Mais dans le même temps, les invectives incessantes de Félix Tshisekedi qui présente les rebelles du M23 comme « des terroristes qui veulent plus détruire que construire » et l’attitude des rebelles qui se disent ouverts au dialogue tout en poursuivant avec leur conquête de nouveaux territoires, laisse craindre la non tenue de ce dialogue direct ou le non respect d’un éventuel accord de paix qui pourra en découler.