Ce jour-là, 1er août comme aujourd'hui, mais en 1885, naissance de l'Etat Indépendant du Congo (EIC).

Tout commence vers 1875, dix ans après l'accession au trône du Roi Léopold II.

Voyant que toute possibilité de colonisation en Extrême-Orient lui échappait, Léopold II concentra son attention sur l’Afrique.

Il ne lui restait plus qu’à trouver le moyen, selon ses propres termes, de s’approprier une part du "magnifique gâteau africain".

Ce moyen, il le trouva entre autres en créant l’Association Internationale Africaine (AIA) d’exploration et de civilisation de l’Afrique Centrale lors d’une Conférence Géographique organisée au Palais Royal à Bruxelles en septembre 1876.

Un grand nombre de personnalités dont des explorateurs, des militaires et des membres de sociétés géographiques et philanthropiques des 4 coins d’Europe vinrent acclamer le roi pour la création de ce mouvement civilisateur.

Neuf ans après (avril 1885), les Chambres législatives belges, par une résolution adoptée à la Chambre des représentants et au Sénat le 30 avril, autorisa Léopold II à devenir chef d'un autre État : "Sa Majesté Léopold II, Roi des Belges, est autorisé à être le chef de l'État fondé en Afrique par l'Association internationale du Congo. L'union entre la Belgique et le nouvel État sera exclusivement personnelle.", ce qui signifiait que, pour le gouvernement belge, ce que Léopold II faisait en Afrique, il le faisait en tant que simple particulier. Le gouvernement belge n'avait donc pas à s'en mêler.

Et ce 1er août 1885 naissait l'Etat Indépendant du Congo, territoire qui correspond à l'actuelle République démocratique du Congo.

Pour gérer ce nouveau territoire (60 fois plus grand que la Belgique), Léopold II mit en place un gouvernement central de l’EIC, qu'il installa à Bruxelles.

Il était composé de 3 départements : les Affaires Intérieures (Maximilien Strauch), les Affaires Étrangères (Edmond Vaneetvelde) et le Département des Finances (Hubert Vanneuss).

Il fallait bien entendu financer cette administration, et là aussi l’état belge intervint à plusieurs reprises.

Léopold II constitua la Force publique (à la fois armée et police), composée de militaires belges et étrangers, de mercenaires blancs, et de soldats indigènes.

La Force publique s'agrandit progressivement, de 60 officiers, 60 sous-officiers et 3.500 soldats en 1891 à 19.000 hommes en 1908.

Mais très vite, à partir des années 1895-1900, l'État indépendant du Congo de Léopold II eut à essuyer les coups d'une campagne qui s'exprima par différentes voix.

Celle de Edmund Dene Morel fut sans doute la plus forte.

Morel était un ex-employé d'une grande compagnie de transport de Liverpool, devenu journaliste d'investigation à temps plein.

Il publia ses articles, brochures, pamphlets et de très nombreux livres contre l'E.I.C., dénonçant les atrocités systématiques commises par les agents du roi sur l'ensemble de la population congolaise, hommes, femmes, enfants, vieillards (l'affaire des mains coupées, notamment).

La pression qui s'en était suivie conduit Léopold II à céder l'EIC à l'Etat Belge.

Ce vaste territoire devint une colonie de la Belgique en 1908.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)