Ce jour-là, 25 juillet comme aujourd'hui, mais en 1960, devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, Patrice Emery Lumumba, Premier ministre du Congo, se déchaîne : il accuse la Belgique d'avoir accordé l'indépendance "dans la précipitation, sans transition ni transmission de l'appareil administratif et militaire."

Cinq jours après l'accession du Congo à l'indépendance, la force publique congolaise se mutine contre l'encadrement belge qui s'oppose à une africanisation des cadres.

L'annonce de viols d'Européennes par des soldats provoque l'exode des Belges, qui exerçaient l'essentiel des fonctions d'encadrement, et la panique des soldats qui craignent les représailles des troupes belges. Le désordre est général.

C'est dans ce contexte que le Premier ministre Lumumba va créer l'Armée Nationale Congolaise (ANC), avec une africanisation précipitée des cadres.

Parallèlement, Bruxelles envoie des troupes au Katanga qui interviennent aussi dans le reste du Congo.

Lorsque le 11 juillet le Katanga proclame son indépendance, avec à sa tête Moise Tshombe -- soutenu par les militaires belges -- la crise est ouverte entre les autorités congolaises et belges.

Le 12 juillet, le gouvernement de Léopoldville sollicite une aide militaire de l'ONU contre l'agression belge, afin de rétablir la sécurité et l'intégrité de l'État, sans mentionner le désordre intérieur sur lequel la Belgique justifie son intervention.

Le 14 juillet, le Conseil de sécurité prend une résolution invitant le gouvernement belge à retirer ses troupes au Congo, et accordant une assistance militaire jusqu'à ce que les soldats de l'ANC soient bien formés.

Mais afin d'éviter tout veto occidental, cette résolution rejette la thèse de l'agression extérieure en ne prévoyant aucun dispositif pour contraindre les troupes belges à se retirer. La question du Congo va vite se transformer en crise internationale dans un contexte de guerre froide, car Lumumba menace alors de faire appel à l'Union Soviétique, qui demande le retrait des troupes belges.

Après la résolution du Conseil de sécurité du 22 juillet les soldats belges se retirent de Léopoldville.

C'est dans ce contexte que Lumumba intervient à l'ONU ce 25 juillet pour rappeler sa position sur l'agression de la Belgique, élément essentiel du désordre intérieur.

Mais Lumumba ajoute une nouvelle demande : celle d'un maintien des troupes onusiennes après le départ des belges pour "aider notre jeune armée dans son organisation". 

Lumumba va également accuser la Belgique d'avoir accordé l'indépendance dans la précipitation, sans transition ni transmission de l'appareil administratif et militaire.

Dès ce jour-là, les oppositions vont se cristalliser sur la personne de Lumumba, accusé de faire le jeu soviétique.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Job KAKULE

Job KAKULE - 26/07/2022 12:28 - Répondre 

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