Ce jour-là, 8 septembre comme aujourd'hui, mais en 1960, le Sénat Congolais apporte son soutien à Patrice Emery Lumumba.

Tout part de la nuit du 5 septembre 1960, lorsque la radio nationale congolaise interrompt brusquement ses émissions pour faire entendre un message spécial du Président de la République, Joseph Kasa-Vubu.

D’une voix mal assurée, Kasa-Vubu annonce la révocation du Premier ministre Lumumba, que, dans l’émotion du moment, il appelle le "premier bourgmestre".

Les accusations portées contre Lumumba concernaient les désordres que le Premier ministre entretenait dans le pays, la suppression des libertés fondamentales et surtout la "guerre civile atroce" dans laquelle il avait jeté le pays (allusion aux événements qui venaient de se produire au Kasaï).

Kasa-Vubu annonça dans la foulée la révocation du gouvernement, la désignation de Joseph Iléo, jusqu’alors président du Sénat, comme responsable de la formation d’un nouvel exécutif et la prise en charge par lui-même du commandement militaire.

Après ce message que le Président Kasa-Vubu était venu lire en personne, entouré de Vital Moanda (vice-président de son parti, l’Abako) et de quelques gardes du corps, la radio reprend le cours normal de ses émissions.

Mais une heure après, c'est Lumumba qui passera à son tour, à 3 reprises, sur la même chaîne, pour annoncer à son tour qu'il venait de révoquer le Président de la République, Joseph Kasa-Vubu.

Cette intervention de Kasa-Vubu, qui couvait depuis plus d’une semaine, était le point d’orgue d’une longue période d’hésitation de la part du président de la République ainsi que d’une série de confrontations, larvées ou ouvertes, entre un Lumumba de plus en plus isolé sur le plan international et une faction hétérogène de leaders congolais.

Mais 2 jours après (7 septembre 1960), la Chambre des Députés renouvellera sa confiance au Premier Ministre Lumumba révoqué et recommandera la réconciliation entre les deux personnalités.

Le lendemain (8 septembre 1960), ça sera au tour du Sénat, en l'absence de son Président (monsieur Joseph Okito) de renouveler sa confiance à son tour à Lumumba, par 41 voix contre 2 et 6 abstentions.

Puis, le 13 septembre, les deux Chambres réunies accordaient les pleins pouvoirs au Premier Ministre Lumumba par 88 voix contre 25 et 3 abstentions.

Ce sera d'ailleurs la dernière séance du parlement jusqu’à l’assassinat de Lumumba, Mpolo et Okito.

Le lendemain (14 septembre 1960), le Colonel Joseph Désiré Mobutu annoncera à la radio la neutralisation du Président Kasa-Vubu, du Premier ministre Lumumba et des deux Chambres jusqu’au 31 décembre 1960.

Il mettra en place, le 20 septembre, le "Collège des Commissaires Généraux", présidé par messieurs Bomboko et Albert Ndele.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd.)




Richard KUBUYA

Richard KUBUYA - 09/09/2022 20:34 - Répondre 

Bien