Après avoir constaté avec regret et déception que la situation sécuritaire de leurs provinces s'est détériorée davantage malgré l'état de siège en cours, les députés nationaux de l'Ituri et du Nord-Kivu ont décidé de quitter la plénière de ce lundi 1er novembre 2021, consacrée à l'examen du projet de loi portant prorogation de l'état de siège.

Ils notent la persistance de l'activisme des groupes armés locaux et étrangers, les tueries quasi permanentes de la population civile dans les villages, le pillage des biens et incendie des maisons et des infrastructures sociales de base, le déplacement massif de la population dans tous les sens, l’occupation facile des entités par les groupes armés locaux et étrangers, ou encore les massacres et pillages du bétail par les groupes armés.

Les députés nationaux de l'Ituri et du Nord-Kivu ont ainsi exprimé leur désapprobation à cette 11ème prorogation de l'état de siège dans les deux provinces concernées.

Ils ont par ailleurs décidé de suspendre de ce fait, leur participation aux plénières convoquées pour adopter le projet de loi portant prorogation de l'état de siège et ce, jusqu'à nouvel ordre.

Les députés nationaux de l'Ituri et du Nord-Kivu ont également demandé la démission du ministre de la défense ainsi que celle des gouverneurs militaires de l'Ituri et du Nord-Kivu qui, expliquent-ils, « ont démontré leurs limites et leur faible degré d'engagement à réaliser les opérations et objectifs assignés à l'état de siège. »

Dans la foulée, le vice-président de l’Assemblée Jean-Marc Kabund, a recadré les élus de ces deux provinces : « Je nous exhorte à la retenue, au bon sens et à l'intelligence parce que cette question est très délicate. Nous n'accepterons pas du populisme ici », a-t-il affirmé.

Mais son intervention n’a pas été du goût des députés nationaux du Nord-Kivu et de l’Ituri qui y ont vu « une déclaration de guerre politique. »4

Jean-Marc Kabund s’est également attaqué aux ministres de la défense et de la justice qui se sont présentés à l’assemblée nationale pour solliciter une nouvelle prorogation état de siège : « On a l'impression que ça patauge et tout le monde s'accommode, finalement à affirmer qu’après état de siège sera comme avant l'état de siège. Prenez vos responsabilités en mains monsieur le ministre de la défense », a-t-il lancé.

Il faut dire que ces remarques mettent sans doute une nouvelle pression au gouvernement qui doit, avant une nouvelle prorogation, présenter cette fois des résultats probants, sous peine de voir une opposition de cette chambre basse du parlement où les critiques sont de plus en plus croissantes au sujet de l’état de siège entré en vigueur depuis le 6 mai dernier.




Job KAKULE

Job KAKULE - 01/11/2021 17:05 - Répondre 

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