« Personne ne changera mon avis sur ce sujet », Tshisekedi bien décidé à changer la constitution

Le Président Félix Tshisekedi est arrivé ce samedi 16 novembre 2024 à Lubumbasi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, pour une itinérance de trois jours dans l’espace Grand Katanga.

Dès son arrivée, le Chef de l’État a tenu un meeting populaire à la place MoïseTshombe, au cours duquel il a réitéré son projet très controversé de changement de la constitution.

« Personne ne changera mon avis sur cette question », a lancé Félix Tshisekedi indiquant être prêt à organiser un référendum pour débarrasser la RDC l’actuelle constitution : « Si cela est nécessaire, nous consulterons le peuple pour qu’il décide de lui-même s’il doit s’arrêter à la révision ou carrément aller au changement de la constitution », a-t-il poursuivi.

Reprenant quasiment mot pour mot le discours d’Augustin Kabuya, Secrétaire général et Président a.i. de son parti, l’UDPS « qui a présenté l’actuelle conctitution de la RDC comme une malédiction »; Félix Tshisekedi a affirmé que l’article 217 de la constitution « consacre carrément la vente de la souveraineté du pays à des États africains. »

#RDC: “Personne ne changera mon avis sur cette question”, Félix Tshisekedi s’engage à réviser et si nécessaire dit-il à changer par référendum l’actuel constitution qui selon lui, consacre la “vente” de la souveraineté du pays à certains États africains 👇 pic.twitter.com/lBBKc7NsW4

— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) November 16, 2024

L'église catholique et l'opposition pointées du doigt

Le chef de l’Etat congolais a par ailleurs critiqué la position affichée par les évêques catholiques qui désapprouvent eux aussi toute tentative de révision constitutionnelle : « Je suis très inquiet quand j’entends des ministres de Dieu sortir des énormités pour dire que les Congolais n’ont pas le droit de réfléchir sur le bien-fondé de leur constitution. Quel est ce peuple qui n’a pas le droit de se remettre en question à un moment donné de sa vie et de redéfinir ses orientations ? », s’est-il interrogé.

Félix Tshisekedi n’a pas non plus épargné l’opposition politique, accusant à demi-mots ses détracteurs « d’être à la solde du Rwanda », principal soutien du M23 qui occupe plusieurs territoires au Nord-Kivu : « Ce sont des traîtres qui ont accepté de vendre leur âme au diable. Je vous mets en garde contre ces manipulations. Ce sont des gens dangereux qui n'ont aucune vision pour le pays et qui comptent sur la déstabilisation de la RDC. Soyez vigilants », a-t-il déclaré affirmant que ces dernies « sont aveuglés par la haine et surtout par la frustration qu'ils ont d'avoir perdu les élections. »

« Nous n'allons pas les laisser faire, rassurez-vous. Nous sommes en train de renforcer les capacités de nos forces de sécurité pour défendre la patrie, envers et contre tout. Engagez-vous dans l'armée et dans la police pour défendre la patrie », a poursuivi Félix Tshisekedi assurant que ceux qui vont manipuler la population seront exposés à des poursuites judiciaires.

Enfin, le Président Tshisekedi a affirmé que sa démarche, confirmée lors d’un autre meeting à Kisangani il y a quelques semaines, « n’a rien à voir avec une quelconque volonté de s’octroyer un 3^ème mandat » : « Je ne suis pas venu à la tête de la RDC pour m’éterniser au pouvoir. Je ne pense qu’au bonheur de mon peuple », a-t-il affirmé.