
Après un long séjour à l'étranger, l'ancien Président de la République Joseph Kabila annonce son retour sans délai au pays, « afin de contribuer à la recherche de la solution. »
Il l'a dit à Jeune Afrique précisant qu'il va commencer par la partie Est du pays, probablement par la zone sous contrôle du M23.
Joseph Kabila qui rappelle avoir gardé silence pendant 6 ans durant, justifie son come-back « parce qu'il y a péril en la demeure. »
Pour rappel, il a été accusé à maintes reprises par Félix Tshisekedi d'être « le vrai commanditaire derrière le M23 » et l’Alliance du Fleuve Congo, la plateforme politico-militaire de Corneille Nangaa ; mais a depuis réfuté ces allégations affirmant que s'il était complice du M23, « la situation serait différente de ce qu'elle est actuellement. »
Pour le camp de Tshisekedi, cela confirme qu’il est bien de mèche avec le mouvement rebelle.
De son côté, Olivier Kamitatu, porte-parole de l’opposant Moise Katumbi, qui a affirmé que Joseph Kabila entrera en RDC à partir de Goma, ville occupée par le M23 ; ce retour rappelle que « la résolution de la crise congolaise ne saurait reposer uniquement sur des interventions extérieures » : « La clé de notre stabilité et de notre avenir réside au cœur de notre pays. Cette démarche s’inscrit dans une logique plus vaste : celle d’un ancien président déterminé à faire valoir ses droits citoyens, dans un contexte où sa sécurité semble garantie, loin des tumultes de Kinshasa », a-t-il déclaré la présence de Joseph Kabila « ouvre la voie à d’autres figures politiques exilées, victimes des décisions arbitraires ou de faux procès du régime actuel. »
« À ce jour, Kinshasa persiste obstinément à refuser le renouvellement des passeports de Moise Katumbi et de moi-même, une violation flagrante de nos droits fondamentaux et de notre liberté de circulation », a poursuivi Olivier Kamitatu qui a dénoncé la multiplication des arrestations arbitraires et harcèlement des opposants, chose qui selon lui « fragilise la démocratie et menace l’intégrité de notre nation. »
« Le choix de Joseph Kabila de s’établir à l’Est, sous la protection d’une région contrôlée par la rébellion, n’est pas qu’un symbole : c’est un appel à repenser notre avenir collectif, loin des diktats d’un pouvoir central en perte totale de légitimité », a-t-il conclu.
Une personnalité de l’opposition dans une zone hors du contrôle de Kinshasa ? Pas une première
Si Joseph Kabila signe effectivement sa présence à Goma, ville occupée par le M23 ; cela n’est pas une première dans l’histoire récente de la RDC indique l’historien et chercheur Benjamin Babunga.
Ce dernier rappelle qu’en juin 202, Etienne Tshisekedi, figure emblématique de l'opposition et président de l'UDPS, s’était rendu à Kisangani, une ville alors située en plein cœur de la zone rebelle.
A cette époque, explique-t-il, le pays était déchiré par la guerre et divisé entre une zone gouvernementale et des zones contrôlées par les rebelles (l'Est entier ainsi qu'une grande partie du nord-ouest échappaient au contrôle de Kinshasa).
Etienne Tshisekedi venait de s'allier aux rebelles du RCD-Goma, avec qui il avait mis en place une structure appelée ASD (Alliance pour la Sauvegarde du Dialogue), dont l'objectif était de s'opposer à un accord ("Accord des Cascades) que le Gouvernement de Kinshasa avait conclu avec le MLC de Jean-Pierre Bemba en avril 2002.
C'est dans sa casquette de président de l'ASD qu'Etienne Tshisekedi franchira les lignes, défiant ouvertement l'autorité de Kinshasa.
Il fera ce déplacement en zone rebelle... une visite qui avait défrayé la chronique en ce temps-là, soutient Benjamin Babunga soulignant que le pays fût réunifié que vers juin/juillet 2003.
1 Commentaire
Joseph Seven - 09/04/2025 12:03 - Répondre
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