Alors que plusieurs voix s’élèvent depuis quelques jours pour alerter sur la situation des ressortissants swahiliphones pris pour cible par la population à Kinshasa, car accusés d’être connivence avec le M23 qui élargit sa zone de contrôle dans l’Est du pays où il occupe notamment les villes de Goma et Bukavu ; la CENCO n’est pas en reste.

Dans un communiqué publié le dimanche dernier, Conférence Episcopale Nationale du Congo a clairement dénoncé « la stigmatisation des Swahiliphones dans la capitale congolaise. »

« Il est plus que malheureux de voir certains congolais stigmatiser d'autres compatriotes parce qu'ils parlent le swahili, pourtant l'une de nos quatre langues nationales aux côtés des innombrables langues locales », ont déclaré les Archevêques et Evêques membres de la CENCO qui condamnent sévèrement ces actes.

« Les Evêques tirent ainsi la sonnette d'alarme sur cette ségrégation qui risque d'embraser les conflits intercommunautaires et enfoncer davantage notre pays dans les violences et en appellent à la maturité de toutes les communautés qui forment la Nation congolaise, à ne pas se laisser induire en erreur par ceux qui prêchent la division et la chasse aux swahiliphones, aux originaires de l'Est ou aux étrangers, comme expression du patriotisme et voies de la paix pour notre pays », ajoute la CENCO qui recommande au Gouvernement de prendre ses responsabilités pour assurer la protection à toutes les couches de la population congolaise et garantir la cohésion sociale et le bien-vivre ensemble de toutes les races et ethnies en RDC.

Réagissant, la première ministre Judith Suminwa, s’adressant à la diaspora congolaise en Suisse, a dit que ces allégations sont mensongères affirmant « qu’il n’y a aucune stigmatisation des swahiliphones à Kinshasa » : « Qu’on vous dise aujourd’hui qu’être swahili est devenu un problème dans notre pays. D’où vient ce mensonge ? Les swahiliphones cohabitent normalement avec toutes les communautés à Kinshasa et partout dans le pays », a-t-elle déclaré en Lingala.

« Il faut être très attentif et très prudent, s’il existe des cas, il faut les signaler et nous allons sanctionner. Nous n’avons pas besoin d’être divisés en ce moment. Nous travaillons dans l’unité, nous vivons dans l’unité. Nous devons tous être unis, être ensemble contre l’agresseur rwandais », a-t-elle conclu.

Une sortie qui contraste avec la réalité sur terrain puisque plusieurs vidéos ont témoigné de quelques cas de lynchage dont ont été victimes des ressortissants swahiliphones à Kinshasa.

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