Malgré son engagement au processus de paix de Doha où il est en pourparlers direct avec le régime de Kinshasa, le M23 qui a signifié à maintes reprises « qu’il ne se retirera plus jamais des zones qu’il occupe au Nord-Kivu et au Sud-Kivu » où il poursuit par ailleurs avec ses conquêtes, consolide ses acquis et ancre son administration dans l’espace sous son contrôle.

Cette semaine, le mouvement rebelle a déployé dans ses entités dont Goma et Bukavu, une première unité de police, des milliers de policiers qui s’étaient rendus depuis février dernier à Goma et à Bukavu et qui ont fini une formation idéologique et de capacitation à Rumangabo sous le commandement du chef militaire du mouvement rebelle Sultani Makenga.

« La police doit avoir une discipline élevée et de la patience en toutes circonstances. Vous êtes le miroir de la police de notre mouvement. Vous devez donner de l'espérance au peuple, afin qu'il voie la différence », a-t-il lancé s’adressant à ces nouveaux policiers du mouvement rebelle.

Dans le même temps, le M23 a indiqué qu’une Commission chargée de la Relance de la Justice dans la zone qu’il contrôle a amorcé cette semaine des activités opérationnelles dont la visite des infrastructures judiciaires dans la ville de Goma.

« Après plus de 6 mois de stabilisation sécuritaire et sociale, la restauration de l’autorité judiciaire s’avère une priorité stratégique pour garantir l’Etat de droit, lutter contre l’impunité, répondre aux besoins des populations en matière de justice et de sécurité juridique, et accompagner les efforts de paix et de réconciliation déjà entamés » a indiqué Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23.

Dans la foulée, le M23 a fait savoir qu’il va procéder au contrôle physique des Magistrats, du Personnel et Agents Administratifs de l'Ordre Judiciaire présents dans les zones qu’il contrôle « dans la perspective de la remise en service des Cours et Tribunaux. »

Il faut dire que cette démarche inquiète de nombreux observateurs qui y voient un tremplin à la balkanisation même si le mouvement rebelle se refuse d’une telle démarche, se disant toutefois favorable au fédéralisme comme nouvelle forme de l'Etat.