La République démocratique du Congo a pris des mesures de protection de sa production locale pour contrer des pratiques qui étouffent cette production, notamment le transbordement des marchandises, qui réduit la RDC, destination finale des produits, à de simples transactions transfrontalières.

C'est ce qu’a affirmé le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, lors d'un briefing spécial animé dans la soirée du mercredi 1 août dernier sue la RTNC, aux côtés du ministre de la Communication Patrick Muyaya.

Expliquant les opportunités, les enjeux et les perspectives des mesures de protection de la production locale en RDC, Julien Paluku a réitéré que le pays ne peut pas continuer à être le dépotoir, le déversoir des pays voisins : « Nous militons pour la modernisation de l'Office congolais de contrôle afin que l'on ne puisse pas amener n'importe quoi en République démocratique du Congo », a-t-il déclaré annonçant le projet de construction d'au moins six laboratoires modernes chimiques, microbiologiques et miniers pour le contrôle de la conformité et de la qualité des produits en RDC.

Le Ministre du Commerce extérieur a révélé également que les pratiques de dumping, qui consistent à vendre des biens à l'étranger à un prix inférieur à celui du marché local, sont mises en œuvre par les pays voisins de la RDC ce qui fait perdre au pays jusqu’à 5 milliards de dollars par an.

« Dans le programme du gouvernement, adopté par l’Assemblée nationale, il est prévu de mettre en place un écosystème infrastructurel pour soutenir la production locale. Ce qui nous manque, et qui explique pourquoi de nombreux opérateurs économiques hésitent à investir dans la production locale, ce sont des infrastructures adaptées », a ajouté le ministre Julien Paluku expliquant que la RDC développe une vision à long terme sur la production locale, au-delà des mesures de sauvegarde de la production locale qui sont conjoncturelles.

« Le gouvernement examine le financement du segment Lualaba-Lobito pour permettre à la RDC d’avoir des voies d’évacuation autres que l’unique voie qui nous reste, qui est d’ailleurs longue de plus de 2 000 km (…) Nous gagnons à réhabiliter le tronçon qui va de Lubumbashi à Lobito plutôt qu’à continuer à dépendre du tronçon qui va de Lubumbashi à Dar es Salaam. C’est ça la vision à long terme que la RDC est en train de développer », a-t-il signifié.