Le territoire de Djugu dans la province de l'Ituri héberge plusieurs camps de déplaces internes. Une douzaine d'entre eux sont sous la protection directe de la MONUSCO. C'est le cas de ceux de Jaiba1 et 2, et de Lodha, dans la groupement de Fataki. Pour assurer la protection quotidienne de ces vulnérables, quelque 370 casques bleus népalais sont déployés à Fataki.

De jour comme de nuit, ils organisent des patrouilles de sécurisation desdits camps, car les miliciens de la Codeco continuent à attaquer ces déplacés qui ont fui leurs villages jusque dans leurs camps. Pour faire face à ces attaques ciblées, des soldats de la paix organisent des patrouilles diurnes et nocturnes. Ils ont également installé des lampadaires pour éclairer les camps, ainsi que deux grosses alarmes dans le camp de Lodha, pour pallier l'instabilité des réseaux de téléphonie cellulaire.

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Ce mercredi 17 janvier 2024, il est 7h30. Nous allons en patrouille avec des casques bleus népalais. Ils sont arrivés à Fataki il y a à peine une semaine. Mais le coeur est deja à l'ouvrage. Un officier indique que malgré les défis climatiques, il se doit d'accomplir sa mission : 

"En tant que militaires, nous devons nous adapter à toutes les situations. C'est notre métier, on ne se plaint pas. C'est une opportunité pour nous, qui nous permet de rencontrer différentes cultures, mais surtout une question de fierté de servir les Nations Unies et nos frères et sœurs congolais pour que la paix revienne ici", souligne-t-il.

Un travail de titan reconnu par les déplacés de guerre

Dieudonné Munyooro est président du site des déplacés de D'jaiba, il salue le travail mené par la MONUSCO pour assurer leur protection et indique que depuis que la Mission onusienne est sur place, il n'y a jamais eu d'attaques de son site qui héberge 1735 ménages.

"Quand nous sommes arrivés ici , il y a de cela 4 ans , c'était grâce à la MONUSCO qui était très loin de notre site et nous avions sollicité leur rapprochement. Depuis que ces casques bleus népalais sont près de nous, il n'y a jamais eu d'attaques. Nous vivons très bien avec eux ici, ils font des patrouilles diurnes et nocturnes, pédestres et motorisées pour seulement nous protéger. Quand ils apprennent qu'il y a un probleme, ils n'hésitent pas à intervenir immédiatement", rappelle-t-il.

C'est encore tôt de parler du départ de la MONUSCO.

David Alegera est un jeune vivant dans le site des déplacés de D'jaiba 2, venu du village Rheo. Lui aussi dit reconnaître les efforts consentis par les casques bleus déployés dans la région pour assurer la protection des civils. Pour lui, le départ de la MONUSCO n'est pas d'actualité dans le territoire de Djugu.

"Depuis que nous sommes dans ce site, il y avait eu seulement une attaque et c'était pendant que le camp militaire de la MONUSCO était encore très éloigné ; mais depuis qu'il est près de nous, il n'y a vraiment plus d'attaque. S'il faut parler de leur départ comme nous sommes en train de l'écouter sur les voies des ondes , chez nous, nous avons encore besoin de sa présence ici, et ça dépend des contextes. Si nos frères de Beni exigent leur départ, chez nous, c'est le contraire, les résultats sont palpables dans notre région, s'il faut parler de leur part il faut que le gouvernement congolais nous rassure sur notre protection", déclare-t-il.

Un casque bleu népalais avait perdu la vie en 2022 lors d'une opération militaire conjointe FARDC MONUSCO à Mbau à une vingtaine de km de Fataki contre des rebelles. En protégeant des civils.