Suspension du trafic sur la RN-4 à Beni : Des commerçants craignent un manque à gagner

La mesure prise par le gouverneur du Nord-Kivu portant suspension du trafic sur la route nationale numéro 4, axe Beni-Kasindi ; laisse perplexes les vendeurs des produits de première nécessité au marché transfrontalier de Kasindi-Lubiriha.

Bien que l’impact ne se soit pas encore fortement ressenti, de petits commerçants redoutent un manque de la clientèle dans un avenir proche.

C'est le cas de Madame, Louise une épicière au marché transfrontalier de Kasindi-Lubiriha en territoire de Beni qui demande à l’exécutif provincial de songer à un bac sur la rivière Semliki qui pourra faciliter la traversée des marchandises en provenance de Beni pour Kasindi et vice-versa.

« La majorité de nos clients proviennent de Beni et quand les travaux de réhabilitation du pont vont débuter, nous demandons à l’exécutif de placer un bac qui va faciliter la traversée de véhicules car si rien ne sera fait dans ce sens ; nos tomates vont pourrir et ce sera un manque à gagner », a-t-elle déclaré.

Magnifique, une autre vendeuse des pommes de terre dans ce marché, explique pour sa part que la décision du gouverneur du Nord-Kivu est à la base du non écoulement de leurs marchandises : « Actuellement une mesure de pomme de terre vaut 10. 000 FC alors qu’auparavant elle se négociait à 12 000 FC quand le passage était encore fluide. Nous avions la clientèle mais aujourd'hui c’est beaucoup plus compliqué. Que le pont soit vite réhabilité », a-t-il déclaré pour sa part.

L’administrateur-gérant du marché central de Lubiriha, Adam Mukanirwa, reconnait également cette timidité dans le marché, mais rassure les commerçants : « Il est vrai qu’il n’y a pas assez d’engouement au marché faute de passage, mais certains commerçants empruntent la route de déviation Butembo-Karuruma. Jusque-là, le prix des produits vivriers est toujours stable en dépit de l’annonce du gouverneur. Nous mettons en garde tous ceux qui vont hausser le prix de ces produits », a-t-il fait savoir.

Contacté le chef de l’économie Amos Muhasa a indiqué que seul le prix des boissons de grande consommation est instable sur le marché.