Réagissant à l’accord de paix signé en juin dernier à Washington entre la RDC et le Rwanda, l’opposant Jean-Baptiste Kasekwa estime que toute tentative de pacification de l’Est de la RDC restera vaine sans relance du processus politique autour des FDLR, comme celui initié en 2005 à Rome par la communauté de San Egidio.

Pour Jean-Baptiste Kasekwa, les efforts de pacification de l’est de la RDC ne peuvent réussir tant qu’ils reposent exclusivement sur des solutions militaires.

Dans une publication sur X, l’ancien député national élu de Goma fustige l’obsession sécuritaire qui caractérise la gestion de la question des groupes armés étrangers, notamment les FDLR.

Si l’accord de paix de Washington vise à rétablir la confiance entre la RDC et le Rwanda avec notamment la fin du soutien de Kigali au M23, une coopération sécuritaire conjointe contre les groupes armés étrangers, le retour volontaire des réfugiés rwandais présents en RDC et un mécanisme de suivi régional avec l’appui de la MONUSCO et de partenaires internationaux ; Jean-Baptiste Kasekwa estime que l’absence d’une initiative politique claire autour des FDLR « constitue une faille majeure dans cette tentative de normalisation » : « La sorcellerie consiste à poursuivre l’unique approche militaire et espérer obtenir des résultats différents de ceux enregistrés dès 1996 à ce jour », martèle-t-il soutenant que relancer le processus de San Egidio serait une piste sérieuse à envisager pour sortir de l’impasse actuelle.

Le processus de San Egidio, une voie diplomatique oubliée

Lancé à Rome en 2005 par la communauté catholique Sant’Egidio, ce processus visait à résoudre politiquement la question des FDLR, groupe composé d’exilés combattants rwandais installés en RDC depuis 1994.

L’initiative proposait entre autres le désarmement volontaire, le rapatriement sécurisé au Rwanda, des garanties de réintégration et un traitement judiciaire des éléments impliqués dans le génocide.

Faute de soutien politique suffisant et de volonté régionale, le processus n’a jamais été mené à terme.

Mais pour Jean-Baptiste Kasekwa, sa relance demeure pertinente dans un contexte où l’option militaire a montré ses limites.

Par cette prise de position, Jean-Baptiste Kasekwa interpelle les autorités congolaises et les partenaires internationaux sur la nécessité d’une démarche globale, à la fois diplomatique, sécuritaire et humanitaire, pour mettre fin durablement à l’insécurité dans l’est du pays.