S’exprimant sur Jeune Afrique, le Président angolais João Lourenço est longuement revenu sur la crise à l’Est de la RDC, marquée par la guerre contre le M23.

Et pour lui, il est indispensable de privilégier une issue pacifique à la crise : « Pour que la paix revienne, il n’y a pas d’autre solution que le dialogue ; et cela avec toutes les parties, y compris au M23 », a déclaré João Lourenço qui a fait savoir que les autorités congolaises en sont conscientes et qu’il a même plaidé en ce sens auprès du président congolais Félix Tshisekedi.

Pour lui, le risque de contagion est réel, d’où « il faut revenir à une situation permettant d’envisager la fin des combats. »

A cette occasion, le président angolais a annoncé « qu'il se retire de la médiation entre la RDC et le Rwanda : « Il est temps pour moi de passer le témoin à un autre chef d’État concernant la médiation entre Kinshasa et Kigali », a expliqué João Lourenço qui a fait savoir que sa mission de médiateur lui confiée par l’Union Africaine « consistait à travailler à la normalisation des relations entre les deux États voisins. »

« La proposition d’accord de paix qui a été présentée va logiquement dans cette direction, et elle ne mentionne pas le sujet du M23, qui doit évidemment être résolu mais qui est traité dans le cadre du processus de Nairobi », a poursuivi João Lourenço.

Pour certains observateurs, la décision du président angolais de se retirer de cette médiation était prévisible car ces derniers temps, João Lourenço a été vivement critiqué par Paul Kagame qui lui reprochait notamment « de ne pas faire avancer le processus de Luanda. »

João Lourenço ne s'est même pas rendu en Tanzanie pour le récent sommet conjoint SADC-EAC sur la question de la crise en RDC.

Dans le même temps, certains analystes avancent que le retrait de l'Angola « est plutôt une bonne chose pour le gouvernement de la RDC car, en tant que médiateur, l’Angola ne pouvait pas intervenir en faveur de la RDC, son allié historique.

Toutefois, d’autres estiment que c'est aussi un signal inquiétant pour la paix considérant les positions de l'Afrique du Sud et du Burundi ; ce qui laisse présager « une intensification du volet militaire. »




Joseph Seven

Joseph Seven - 15/02/2025 22:46 - Répondre 

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