![[Tribune] Lutte contre les shillings Ougandais en RDC : Un combat sans rigueur et sans impact](/media/posts/614ca2c259743891118075.jpg)
« Une monnaie de la rébellion vers un apogée. »
Vers les années 1997, les shillings ougandais envahirent le territoire de Beni plus précisément dans le secteur de Ruwenzori pendant la guerre de l’ADFDL dirigée par Laurent Désiré KABILA, qui a sollicité l’appui des forces armées ougandaises (UPDF) pour mettre en déroute le pouvoir dictatorial de Mobutu Seseko qui régnait 32 ans durant au Zaïre.
C’est le début de l’apogée des shillings Ougandais qui commença à écraser petit à petit la monnaie nationale.
Les groupements MALAMBO et BASONGORA, le village NOBILI (chefferie des WATALINGA) voisins de l’Ouganda en territoire de Beni et BUNAGANA en territoire de RUTSHURU au Nord-Kivu et MAHAGI en Ituri (Ex-province orientale), ont reçu à bras ouverts les shillings et qui ont donné des couloirs d’écraser les francs congolais sur son propre sol.
Cette rébellion économique va écarter la monnaie nationale dans le circuit économique de ces villages qui ont accueilli les UPDF, qui se sont tapés des prostituées ; des bouteilles d'alcool et ont utilisé leur monnaie dans les transactions dans les KALIMANGA (petit marché).
Le poste frontalier de KASINDI va alors constituer un grand centre où les changes avec cette monnaie s’effectuent normalement.
« Une lutte inoffensive »
Les volontés se tracent pour lutter contre l’expansion des shillings ougandais, depuis les successions des gouverneurs à la tête de la province du Nord-Kivu, mais une lutte qui n’a pas associé les communautés locales et qui a fait montre de faibles stratégies employées.
14 ans après, le nouveau ministre de l’industrie de la RDC (sous Tshisekedi) et ancien gouverneur du Nord-Kivu (2007-2018), Julien Paluku KAGHONGYA va, par arrêté, interdire la circulation de cette monnaie sur le sol congolais et plus précisément au Nord-Kivu, mais ce combat s'avère inoffensif.
Aussi, l’ex-province orientale se désintéresse de cette lutte pourtant noble et qui relève du patriotisme et qui favorise l’expansion.
Un combat Inoffensif ?
Oui ; c’est une volonté locale qui n’implique pas les hautes hiérarchies du pays.
L’absence de banques aux postes frontaliers pour faciliter les transactions dans ces parties du territoire national ne facilite pas beaucoup la tâche.
De MAHAGI à BUNAGANA, il n’y a pas de stocks pour fournir aux congolais leur monnaie, ce qui occasionne cette inflation des shillings Ougandais; un facteur majeur dans la lutte mais oublié par les décideurs du pays et qui annihile les courages et les implications des différents services de l’Etat impliqués pour endiguer ce phénomène "Shillings GATE".
Malgré cette volonté locale, aucun soutien des services de l’ordre qui devraient pourtant accompagner cette lutte.
Il n’y a que de grosses coupures des francs congolais qui sont plus sur les marchés locaux au détriment des petites qui devraient faciliter la lutte contre les shillings Ougandais.
Autres facteurs, c’est l’instabilité de la monnaie de la RDC, qui pousse à une préférence étrangère qui elle, reste stable dans ces opérations.
L’assainissement du secteur économique et les volontés de tous bords sont prioritaires pour mettre fin à la circulation des shillings ougandais sur le sol congolais.
La politique un élément clé
La volonté populaire est là pour éradiquer ces shillings ougandais sur le sol congolais, mais l’inefficacité et/ou l’implication des autorités nationales n’est pas ressentie sur de manière générale.
Vouloir éradiquer, la monnaie étrangère sur le sol congolais, implique une réelle volonté de KINSHASA et non seulement des chefs des villages et/ou communes.
Les shillings Ougandais peuvent être éradiqués non seulement par les éléments de l’ordre oubles services locaux de l’Etat mais également par l’implication de la banque nationale, la BCC qui devrait valoriser la monnaie qu'elle met à la disposition de la population en dotant notamment les postes frontaliers des succursales où ils devront chaque fois s’approvisionner en francs congolais.
Cet aspect intéresse moins et la classe politique locale et celle nationale qui laissent le combat aux locaux et malheureusement sans pouvoir.
Ce qui est vrai est que députés nationaux ont un rôle important pour endiguer ce virus dans la sphère économique de la RDC.
Il suffit de remettre au perchoir de l’assemblée nationale cette question pour une efficacité de la lutte contre ce phénomène.
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