La cité frontalière de Kasindi a été plongée dans le noir pendant deux jours, paralysant plusieurs secteurs de la vie quotidienne.

Cette coupure, dont l’origine reste incertaine, a affecté les ménages, les commerçants et les institutions locales ; provoquant des pertes économiques et une inquiétude parmi la population.

Le secteur commercial a été particulièrement touché. Un vendeur de jus et de produits frais indique avoir perdu près de 70 dollars en raison de la détérioration de ses produits faute de réfrigération : « Deux jours sans électricité, c’est une grosse perte pour nous. Les clients ne viennent plus et tout se gâte », explique-t-il.

Les secrétariats publics ont également subi les conséquences de cette coupure : « Avec la coupure d’électricité, le prix d’impression d’une simple copie est passé de 200 à 300 francs congolais. Cela pèse sur nos activités et sur les budgets de nos clients », témoigne un responsable de secrétariat à Kasindi.

La presse n’a pas non plus été épargnée ; la radio Soleil FM, l’une des principales stations locales, a été contrainte d’interrompre ses programmes pendant deux jours : « Nous avons été incapables de diffuser l’information à la population et nos programmes ont été perturbés. Cela affecte notre crédibilité et notre audience », expliqué Je t'aime Munganga, journaliste à la radio.

Manque de communication de la SNEL

Du côté de la Société nationale d’électricité (SNEL), unité de Kasindi ; aucune explication claire n’a été fournie.

L’entreprise, dont l’alimentation dépend du courant importé d’Ouganda, incrimine son partenaire étranger pour le manque de transparence concernant l’origine de la panne.

Le courant est finalement revenu le vendredi 22 août, mais cette reprise met en lumière un problème récurrent : l’absence de communication préalable qui amplifie frustrations et pertes économiques.

La loi congolaise n° 04/020 du 12 juillet 2004 relative à la fourniture de l’électricité impose aux distributeurs des obligations précises envers les consommateurs.

Elle stipule que les interruptions de courant doivent être limitées et, lorsqu’inévitables, signalées à l’avance.

Elle prévoit également la responsabilisation des fournisseurs en cas de dommages directs causés par une coupure injustifiée, tels que la perte de denrées ou la perturbation des activités économiques.

Dans le cas de Kasindi, habitants et commerçants pourraient invoquer ces dispositions « pour exiger explications et éventuelles réparations. »

L’absence d’information constitue un manquement aux obligations légales de communication et de service.

Ces deux jours de noir total ont rappelé combien la vie économique et sociale de Kasindi dépend de l’électricité.

Si le retour du courant a rétabli un semblant de normalité, la population attend désormais une meilleure anticipation, une communication transparente et une gestion efficace pour éviter que de telles interruptions ne se reproduisent.