
Le Dr. Denis Mukwege est revenu sur les récents rapports de Human Rights Watch et Amnesty International « sur les exactions graves » commises dans les Provinces du Nord-Kivu et Sud Kivu, en grande partie occupées par le M23 soutenu par le Rwanda.
Le Prix Nobel de la Paix s’est dit « alarmé par le recours généralisé à la violence sexuelle comme une méthode de guerre » par l’ensemble des parties au conflit, notamment par le M23 : « Ces nouvelles sources corroborent celles publiées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme », a soutenu Denis Mukwege expliquant que le ciblage par le M23 des civils hutus vivant à proximité des bastions des FDLR « soulève de graves inquiétudes quant à un éventuel nettoyage ethnique et rappelle les crimes les plus graves commis à l’encontre des Hutus en 1996 et 1997 lors de la 1ère guerre du Congo et répertoriés dans le rapport Mapping des Nations Unies.
« S’ils étaient portés devant un tribunal compétent, ces crimes imprescriptibles restés impunis pourraient être qualifiés de génocide. Presque 15 ans après la publication du rapport Mapping, les rapports récents de la société civile et des Nations Unies doivent interpeller la communauté internationale qui ne peut plus fermer les yeux sur cette tragédie et a l’obligation morale et juridique de mettre fin à l’impunité pour éviter la répétition de ces crimes les plus graves », a poursuivi l’ancien candidat à la Présidentielle de 2023 avançant que les États et les institutions qui cherchent à restaurer la paix dans la région des Grands Lacs « ne pourront faire l’économie de la justice et nier les millions de victimes congolaises. »
Déclaration suite à la publication des rapports de
— Denis Mukwege (@DenisMukwege) August 22, 2025
Human Rights Watch et Amnesty International
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Nous avons pris connaissance des rapports publiés en date du 20 août 2025 par Human Rights Watch @hrw et @amnesty International (AI) sur les exactions… pic.twitter.com/dh3vtWvMoX
« Nous réitérons notre appel aux Nations Unies, à l’Union européenne et aux États à adopter sans plus tarder des sanctions fortes et coordonnées contre la hiérarchie militaire et politique responsables de la commission de ces crimes les plus graves à l’encontre des populations civiles, et à mobiliser les ressources pour mettre en place un Tribunal Pénal International pour le Congo, des chambres spécialisées mixtes et la mise en œuvre de tous les outils de la justice transitionnelle en RDC », a-t-il conclu.
Notez que le M23 qui avait rejeté les accusations du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, sur ce massacre a réfuté également les rapport de Human Right Watch et d’Amnesty International sur ce même massacre dénonçant une campagne de manipulation et réclamant par ailleurs l’ouverte d’une enquête internationale indépendante pour faire toute la lumière sur la situation sur terrain.