
Tout en saluant les efforts entrepris sous la médiation du Qatar pour parvenir à une issue pacifique à la crise en RDC, et ce après une déclaration conjointe du gouvernement congolais et du M23 sur une trêve ; la LUCHA met en garde contre « des accords de paix récompensant les criminels au détriment des victimes. »
Dans une déclaration publiée le jeudi 24 avril dernier, ce mouvement citoyen qui a rappelé que les précédents dialogues avec les rébellions armées soutenues par des États étrangers n’ont pas pu ramener la paix au Congo, mais ont donné lieu à des accords consacrant une impunité totale pour les crimes graves commis contre les populations civiles alimentant au passage un cycle de violences ; s’est clairement opposé « à tout dialogue qui consacrera l'impunité des crimes graves commis par toutes les parties au cours du conflit. »
« Les auteurs et commanditaires des homicides, des viols des femmes, d'enrôlements forcés, de pillage/destruction des ressources naturelles et tous autres crimes doivent rendre de compte. Un dialogue de paix qui ne tient pas compte du besoin des victimes pour la justice et la réparation pour les crimes actuels et passés, ne peut aucunement conduire à la paix », avance la LUCHA qui s’oppose également « à une intégration collective des rebelles dans l'Armée Nationale. »
Ce mouvement citoyen explique que les intégrations collectives des rebelles dans les services de sécurité contribuent à leur affaiblissement car le plus souvent, les rebelles intégrés collectivement dans l’armée « n’ont aucune loyauté à l'égard du pays et finissent par trahir leurs frères d'arme à la moindre possibilité » : « Un accord de paix qui consacrera une intégration collective des rebelles dans l’armée détruira les efforts de construction d’une armée nationale forte, dissuasive, loyale et capable de protéger notre territoire et notre peuple », poursuit-il.
A l’heure où un dialogue entre le gouvernement🇨🇩 et le M23 se profile à l’horizon à #Doha, nous tenons à mettre en garde contre des « accords de paix » récompensant les criminels au détriment des victimes, affaiblissant l'armée et compromettant notre démocratie.
— LUCHA 🇨🇩 (@luchaRDC) April 24, 2025
Déclaration 👇 pic.twitter.com/W6xzbRhYUp
Aussi, la LUCHA estime que toute tentative visant à accorder des responsabilités politiques à des personnes du simple fait qu'ils ont commis des crimes ou menacent d'en commettre détruit la démocratie et normalisent la culture du recourt à la violence comme mode de revendication.
La LUCHA plaide toutefois en faveur d’un dialogue inclusif et sincère réunissant toutes les forces sociales et politiques nationales « afin d'examiner profondément les causes des conflits armés interminables, les problèmes de gouvernance et les crises politiques pour trouver de solutions efficaces et durables traçant la voie vers la paix et le développement de notre pays. »
« Nous réitérons l’impérieuse nécessité de réformes profondes et structurelles à l’interne, condition sine qua non pour un rétablissement effectif et durable de la paix et de la sécurité ainsi que du développement en République Démocratique du Congo. Nous appelons également le Président Félix Tshisekedi à prendre publiquement et clairement l'engagement de ne pas modifier la Constitution et de respecter la limitation des mandats prévue par celle-ci », conclut cette déclaration de la LUCHA.
1 Commentaire
Joseph Seven - 25/04/2025 11:15 - Répondre
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