Ce jour-là, 30 mars comme aujourd'hui, mais en 2019, décès de Simaro Lutumba, très connu sous "Simaro Masiya" ou "le poète". Il rendit l'âme à Paris (en France), âgé de 81 ans.
Simaro Lutumba est né en mars 1938. Guitariste, auteur-compositeur, interprète, il était un des artistes phares de la scène musicale congolaise.
Il s’initie à la guitare dans les années 1956 auprès de Kalonji, un guitariste congolais adepte du "zebola" (un possédé), un rythme et une danse des cérémonies d’exorcisme de la province de l’Equateur.
Par la suite, il intégrera l’orchestre Micra Jazz où il jouera à la guitare rythmique.
Sa popularité naissante arrive alors aux oreilles de Franco et l’OK Jazz qu’il rejoint en 1961.
Simaro Lutumba y apporte sa touche personnelle : une technique de guitare inspirée du zebola, de la rumba, du jazz et de l’afro cubain et des chansons poétiques, éducatives et pleines de spiritualités.
A la sortie de "Okokoma mokristo" (1969) et "Ma Hélé" (1970), deux chansons moralisatrices sur l’amour déçu, la stérilité et le divorce, les talents de Simaro sont enfin reconnus par ses pairs.
Mais il faudra attendre 1974 et la composition de "Mabele" (une rumba interprétée par Sam Mangwana), pour qu’il connaisse une réelle popularité.
C’est là qu’il est surnommé "Simaro le poète" ou "Simaro Masiya" (le messie).
Mais ce succès provoque l’ire de Franco qui décrète, de peur qu’on lui fasse l’ombre, de jouer uniquement ses propres compositions en concert, effaçant ainsi Simaro.
Après la disparition de Franco en 1989, Simaro décide de mettre fin à sa collaboration avec le TP OK Jazz puis crée l’orchestre Bana OK (les jeunes de l’orchestre Kinois) avec Josky Kiambukuta, Ndombe Opetum et Madilu system (qui n’y restera pas longtemps).
Ses textes poétiques sur les réalités socio-économico-politiques des africains lui conféraient le statut de chroniqueur social, de journaliste et d’historien.
(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)
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