Le sénateur Augustin Matata Ponyo, Premier ministre honoraire de mai 2012 à novembre 2016, s’est expliqué ce vendredi à Kinshasa devant la presse sur la gestion du Parc Agro Industriel de Bukanga Lonzo.

Il rejette toutes les accusations et pointe du doigt, selon lui, la responsabilité de ceux qui ont décidé de l’arrêt du financement du projet.

« Ce projet a été combattu par les importateurs alors que j’étais encore en fonction. Ils disaient que si ce projet réussit, notre marché va disparaitre », a-t-il expliqué ajoutant que « la responsabilité de la débâcle du projet est à rechercher après son départ, lui qui s’est battu bec et ongle pour que ce projet ne s’arrête pas. »

« Juste après mon départ en février 2017, il n’y a pas eu des paiements. Qui a autorisé l’arrêt du financement de ce projet vital ? », s’est-il interrogé.  

Par ailleurs, Matata Ponyo n’apprécie pas le fait que son nom soit lié au scandale du Parc Agro Industriel de Bukanga Lonzo.

« Je n’ai détourné aucun dollar de ce projet, ni de près ni de loin, ni directement ni indirectement. J’attends le meilleur inspecteur des finances ou le meilleur enquêteur pour démontrer le détournement d’un dollar par Matata », a-t-il déclaré signifiant que les inspecteurs des finances sont partis par le développement intellectuel et indirect qui n’a rien à voir avec ce que le peuple attend.

« Je me réserve le droit de traduire en justice pour accusation mensongère, diffamation et atteinte à la réputation à mon endroit », a-t-il affirmé.

Augustin Matata Ponyo s’est également attaqué à ceux qui présument qu’il y a un lien entre l’argent destiné au Parc Agro Industriel de Bukanga Lonzo et la création de l’Université Mapon à Kindu, critiquant au passage ceux qui n’ont pas fait grand-chose alors qu’ils sont au pouvoir depuis des dizaines d’années : « Il y en a qui font 30 ans de vie politique sans même produire un centre de santé. Ils veulent démontrer qu’il y a eu détournement à gauche ou université à droite pour expliquer le fait qu’ils n’ont pas penser à construire une université (…). Ils ne vous disent pas qu’eux n’ont même pas planter, mais ont récolté des villas à l’extérieur du pays. »

Celui-ci a signifié que le financement de cette université a été audité par PricewaterhouseCoopers, un réseau international d'entreprises spécialisées dans des missions d'audit, d'expertise comptable et de conseil, précisant également que les contributeurs ne sont pas « de petits poissons » et qu’ils sont « traçables », et dont les noms figurent sur la plaque placée à l’entrée de l’Université. 

« S’ils vous disent que construire une université de haute technologie est une mauvaise chose, c’est là où ça commence la descente aux enfers », souligne-il. 

Dans son enquête, l’Inspection Générale des Finances révèle que 285 millions de dollars américains ont été décaissés par le gouvernement, alors que 205 millions de dollars ont été perdus dans ce projet dont, note l’IGF, « l’échec était planifié dès sa conception. »

Ce service de la présidence de la République a identifié six personnes comme responsables dont deux couvertes des immunités parlementaires et un expatrié.

 

Pour rappel, le projet du Parc Agro Industriel de Bukanga Lonzo est entièrement localisé dans les provinces du Kwango et du Kwilu et s’étend sur deux Territoires : Kenge et Bagata.

Il a été inauguré par Joseph Kabila le 15 juillet 2014, et était censé relancer l’agriculture et doper le développement de la RDC qui importe chaque année pour environ un milliard et demi de dollars de denrées alimentaires, selon les chiffres relayés par Augustin Matata Ponyo.

L’objectif (2014-2019) était d’engager et de capaciter 10 000 Congolais à l’agriculture extensive.

Il était également question de transformer le site en champs de maïs et en culture irriguée de légumes, et à l’époque, le gouvernement annonçait avoir mobilisé 83 millions de dollars dont 53 millions devrait servir à la mise en production du site.  

Pour sa réalisation, le gouvernement avait signé un partenariat avec la société sud-africaine Africom Commodities, mais l’aventure n’a pas duré longtemps. En 2017, l’entreprise demandait déjà le remboursement de près de 20 millions de dollars avant l’arrêt total de l’exécution de ce projet.




Ésaïe Tsongo

Ésaïe Tsongo - 12/02/2021 15:31 - Répondre 

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