Hérita Ilunga, directeur du football au sein de la Fédération congolaise de football association (FECOFA), exprime son inquiétude face à l’absence du sport dans les priorités budgétaires fixées par le gouvernement pour l’année 2026.

Cette prise de position intervient au lendemain de la présentation du Projet de Loi de Finances par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka devant les députés nationaux, mais aussi dans un contexte où la République démocratique du Congo vient de faire un bond notable dans le classement FIFA. 

Réagissant à une publication sur X du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui a souligné les secteurs identifiés comme prioritaires dans le budget 2026 que sont la sécurité, l’éducation, la santé, la protection sociale et les affaires économiques ; Hérita Ilunga a déploré l’absence du sport parmi les secteurs prioritaires.

Il estime que ce dernier, et particulièrement le football, « constitue un pilier majeur dans un pays où la majorité de la population est jeune » : « Oublier la jeunesse et le sport, surtout le football, c’est négliger l’un des moteurs les plus puissants du pays », a avancé l’ancien international congolais.

Pour lui, « le football ne peut être réduit à un simple divertissement » : « Il représente un levier d’éducation, un espace de cohésion sociale et un domaine économique à part entière », a ajouté Hérita Ilunga.

S’il a dit comprendre les défis du ministre des Sports, Didier Budimbu, dans la défense d’un budget conséquent, il regrette toutefois le décalage entre les attentes placées dans les sélections nationales et les moyens mis à leur disposition : « On attend des résultats sans réellement investir à la hauteur de nos ambitions », a-t-il déploré.

Ancien défenseur de l’AJ Auxerre, d’Alanyaspor et surtout de West Ham United où il a évolué entre 2008 et 2011 en Premier League, Hérita Ilunga a été l’un des cadres réguliers de la sélection congolaise.

Il a participé à plusieurs campagnes de qualifications de la CAN et des éliminatoires de la Coupe du monde, avant de rejoindre la FECOFA pour mettre son expérience au service du développement du football national.

Sa voix, aujourd’hui, porte autant auprès des acteurs du sport que du public, dans un pays où le football demeure l’un des principaux vecteurs d’unité et de fierté. 

Il faut dire que la réaction d’Hérita Ilunga intervient également dans une période où les Léopards viennent de progresser au classement FIFA de novembre 2025.

Grâce à deux bonnes performances lors des barrages africains, la RDC est passée de la 60 à la 56 place mondiale, gagnant quatre rangs et dépassant l’Irak, désormais 58.

Cette dynamique arrive à un moment crucial, alors que les deux nations participent aux barrages intercontinentaux en mars prochain pour décrocher une qualification à la phase finale de Coupe du monde 2026.

Pour les Léopards, qui visent un retour dans cette grande compétition internationale depuis 1974, cette progression dans la hiérarchie mondiale renforce le moral des joueurs.

Aussi, cette progression de la RDC au classement FIFA, conjuguée aux ambitions affichées pour les échéances internationales à venir, renforce la pertinence de l’appel d’Hérita Ilunga à une prise en compte plus stratégique du sport dans les politiques publiques.

Pour l’heure, le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement à ses propos, tandis que le débat parlementaire se poursuit avant l’adoption finale du budget 2026.