Le Président Félix Tshisekedi, séjournant à Lubumbashi pour une itinérance dans l’espace Grand Katanga, a réitéré lors d’un meeting, son projet très controversé de changement de la constitution.

« Personne ne changera mon avis sur cette question », a lancé Félix Tshisekedi qui, reprenant quasiment mot pour mot le discours d’Augustin Kabuya, Secrétaire général et Président a.i. de son parti, l’UDPS ; a affirmé que l’article 217 de la constitution « consacre carrément la vente de la souveraineté du pays à des États africains. »

Réagissant, de nombreuses figures de l’opposition ont démonté l’argumentaire du Président de la République qui, selon Claudel Lubaya, « démontre son incapacité endémique à comprendre et à interpréter de manière claire et compréhensible, l’esprit et la lettre de la Constitution de la RDC, et plus spécialement son Article 217. »

« Félix Tshisekedi s’affirme en problème, en source d’instabilité et facteur aggravant de la fragmentation de notre Nation. Il en est le danger, la menace pour son unité. De lui, la Nation n'a plus rien à attendre. Ses promesses électorales, il ignore », a ajouté l’ancien député national qui a appelé les forces vives du pays « à prendre la mesure de la gravité du danger et se rassembler autour des articles 64 et 220 en vue de faire échec aux fantasmes politiques de Félix Tshisekedi. »

De son côté, Martin Fayulu, a avancé que l’argumentaire soutenu par le Président Félix Tshisekedi de l’article 217 de la constitution « est une absurdité manifeste et une interprétation grossièrement erronée » : « La clarté de cet article ne nécessite même pas l’expertise d’un éminent professeur en droit constitutionnel », a signifié l’ancien candidat à la Présidentielle de 2023 expliquant que le libellé de cet article, qui figure dans plusieurs Constitutions africaines, a pour objectif de « promouvoir l’unité africaine ».

« Que Félix Tshisekedi lise le dernier alinéa de l’article 214, qui stipule : ‘’Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans l’accord du peuple congolais, consulté par voie de référendum’’ », a ajouté Martin Fayulu qui s’est une nouvelle fois présenté comme « le seul président légitimement élu depuis 2018, prêt à s’opposer fermement, aux côtés du peuple, au projet désastreux de modification constitutionnelle de Félix Tshisekedi. »

Un changement de la constitution pour un 3ème mandat

Enfin, Delly Sesanga, interpellé il y a quelques jours lors d’une manifestation contre le changement de la constitution, a reproché à Félix Tshisekedi de manipuler l’opinion nationale en faisant croire que c’est la constitution est à la base « d’une mégestion généralisée de sa part » : « La manipulation, c’est lorsque vous versez dans une interprétation iconoclaste de l’article 217 de la constitution par un faux bruit, en faisant croire que cet article expose le Congo à céder des territoires à des Etats voisins », a-t-il signifié affirmant qu’Etienne Tshisekedi, le père du Président Félix Tshisekedi et figure emblématique de l’UDPS, avait proposé cette même disposition à l’article 69 de la constitution du 24 juin 1967 dont il était co-rédacteur.

Delly Sesanga a par ailleurs rappelé qu’un changement de la constitution remettra le compteur à zéro au bénéficie du Président de la République qui peut solliciter un 3ème mandat.

Il faut dire qu’une bonne partie de l’opposition et de la société civile désapprouve toute tentative de révision constitutionnelle car y voit une manœuvre de Félix Tshisekedi « de s’octroyer illégalement un nouveau mandat » au-delà des deux mandats autorisés par l’actuelle constitution, et même de rallonger sa durée de 5 à 7 ans.

Il y a quelques jours, des acteurs politiques et autres membres de la société civile ainsi que des activistes des mouvements citoyens ont appelé « à un sursaut patriotique contre le changement de la constitution et un troisième mandant de Félix Tshisekedi à la tête du pays. »




Joseph Seven

Joseph Seven - 17/11/2024 22:02 - Répondre 

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