
Depuis la chute de Bukavu en février 2025, la ville d’Uvira est devenue le pivot administratif et militaire de la partie de la province du Sud-Kivu encore sous régime de Kinshasa.
Les autorités provinciales y ont installé leurs services, tandis que les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les troupes burundaises et les résistants Wazalendo y ont consolidé leurs positions défensives.
Et African Security Analysis (ASA) fait remarquer que la ville occupe une position stratégique cruciale dans cette région, mais sa géographie la rend particulièrement vulnérable.
À l’ouest, les hauts et moyens plateaux dominent la ville et la plaine environnante.
Le M23, soutenu par des combattants Banyamulenge du Twirwaneho, a pris le contrôle de plusieurs localités sur ces hauteurs, profitant de l’avantage tactique de l’altitude et menaçant les voies d’approvisionnement vers Uvira.
À l’Est, le lac Tanganyika ne constitue pas une issue sûre pour une évacuation, laissant le passage de Kavimvira vers le Burundi comme seul débouché.
La plaine de la Ruzizi, au nord, reste fortement fortifiée par les FARDC et leurs alliés, formant un rempart contre une offensive frontale des rebelles.
Le corridor sud, reliant Uvira à Fizi et Kalemie, demeure ouvert mais reste exposé aux mouvements adverses le long du littoral et des plateaux.
Dans la ville, la vie civile se poursuit sous la vigilance constante des patrouilles militaires et policières.
Cependant, les affrontements réguliers sur les plateaux environnants et la progression méthodique du M23 traduisent une pression constante.
Le calme apparent dans d’autres provinces de l’Est, comme l’Ituri, masque une réorganisation des forces et pourrait précéder de nouvelles flambées de violence.
Le M23 applique une stratégie similaire à celle observée à Goma : éviter les assauts frontaux, sécuriser les hauteurs et encercler progressivement les villes ciblées.
Leur concentration sur Rubumba et les plateaux avoisinants montre une volonté de restreindre les lignes de défense d’Uvira.
Des opérations de diversion, par exemple sur l’aéroport de Kindu, pourraient également être envisagées pour perturber les renforts et étendre les vulnérabilités des FARDC.
Les forces alliées maintiennent le contrôle de la plaine de la Ruzizi et des positions clés dans la ville.
Mais la pression constante dans les hauteurs engendre des pertes et teste la résilience des défenseurs.
À court terme, explique ASA, le M23 cherche à consolider le contrôle des moyens plateaux, tandis qu’à moyen terme, un encerclement total d’Uvira reste plausible.
ASA souligne que le calme actuel dans l’est de la RDC ne doit pas être interprété comme une stabilité, mais comme une pause avant une probable escalade.
La situation à Uvira pourrait rapidement évoluer et avoir des conséquences importantes sur le plan militaire et humanitaire.
Et malgré cette situation, le porte-parole du gouvernement provincial du Sud-Kivu sous le régime de Kinshasa, a assuré que la ville d’Uvira n'est pas encerclée par le M23, rejetant toute éventualité de la chute de la ville entre les mains du mouvement rebelle.