Ce jour-là, 10 juillet comme aujourd'hui, mais en 1964, Moise Tshombe devient Premier ministre de la RDC.

En début juin 1964, le Président Joseph Kasa Vubu fait appel à Moise Tshombe, qui est en exil à Madrid (Espagne) depuis l'échec de la sécession katangaise, afin de rentrer au pays et de former un gouvernement de salut public.

L’ancien homme fort du Katanga accepte, mais insiste sur le caractère transitoire de son cabinet.

Mais sa nomination est pourtant loin de faire l’unanimité car il est considéré par les pays progressistes comme l’assassin de Lumumba.

Les réactions sont négatives et plusieurs États d’Afrique noire et d’Asie, les ambassadeurs des pays arabes et de l’Afrique du Nord en poste à Léopoldville, tout comme ceux du bloc communiste avec l’URSS en tête, montrent leur réticence.

A l’aube du 26 juin 1964, Moise Tshombe rentre au pays.

Pour le Président Joseph Kasa VubuTshombe est l’ultime recours et le seul homme encore capable de sauver la RDC qui fait face à la rébellion muléliste.

Et ce 10 juillet 1964, par l'ordonnance présidentielle n°217, Kasa Vubu nomme le gouvernement d’Union Nationale et de Salut Public, avec Moise Tshombe à sa tête (en remplacement de Cyrille Adoula).

Tshombe formera un gouvernement hétéroclite rassemblant différents partis politiques. C'est aussi un cabinet très réduit composé de 10 membres seulement (dont la particularité est de n’avoir participé à aucune autre équipe depuis l'indépendance).

Les caciques de Léo comme Bomboko, Nendaka, Ileo ou Kamitatu n’y sont pas membres. Dans la capitale, les exclus parlent de la revanche katangaise.

Son gouvernement était composé de :

  • Moïse Tshombe (Conaco) comme Premier ministre, Ministre des Affaires étrangères, Information, Plan et Coordination, Travail, Postes et Télécommunications;
  • Godefroid Munongo (Conakat), à l'Intérieur et Fonction publique;
  • Dominique Ndinga (Abako), aux Finances;
  • Léon Mamboleo (CDA), à la Justice;
  • Albert Kalonji (Radéco), à l'Agriculture;
  • Jean Ebosiri (CDA), à l'Économie;
  • Jules-Léon Kidicho (Front Commun-MNC/L), aux Transports, Communications et Travaux Publics;
  • Frédéric Baloji (CDA.), à l'Éducation nationale:
  • Adolphe Kishwe (Front Commun-PRA), aux Mines, Terres et Énergie;
  • Joseph Ndanu (Puna), à la Jeunesse et Sports;
  • André Lubaya (CNL.-UD) à la Santé.

Le Gouvernement de Salut Public est resté en fonction jusqu'au 18 octobre 1965, soit 1 an, 3 mois et 8 jours, avant que Tshombe et Kasa Vubu ne se lancent dans une guéguerre qui poussera le Lieutenant-Général Joseph Désiré Mobutu à faire son coup d'état du 24 novembre 1965.

(Avec Benjamin Babunga, www.babunga.alobi.cd)