![[Histoire] 22 juillet 2020 : Décès du Général Mukiza, co-commandant de l’Opération Kitona en 1998](/media/posts/6880b5500e35b085771756.jpg)
Il y a 5 ans jour pour jour le Général de Brigade Moustapha Mukiza Gabby décédait des suites d'une courte maladie. C'était le 22 juillet 2020.
Issu de la communauté Banyamulenge, Moustapha restera à jamais gravé dans les annales de l'Histoire pour avoir co-commandé en août 1998, aux côtés du Capitaine rwandais Butera, « l'Opération Kitona » (dans l'ouest de la RDC), une opération militaire devenue, depuis, un cas d’école enseigné dans les plus grandes académies militaires du monde.
La finesse stratégique de cette opération et les tactiques audacieuses mises en œuvre par les deux officiers sont aujourd’hui considérées comme des références majeures en matière de planification d'opérations militaires à haut risque.
Avant sa mort, le Général Moustapha s'était attelé à la rédaction de ses mémoires, dans le cadre d'un projet de livre malheureusement jamais publié.
Je vous propose ici un extrait dans lequel il revient sur « l'Opération Kitona. »
Extrait du projet de livre sur « l'Opération Kitona »
A Goma, ce 4 août, après un examen de conscience, nous sommes un commando de 136 éléments à qui l'on confie la mission d'aller exfiltrer les lynchés de Kinshasa.
Dans la nuit, une réunion des opérations fut tenue et, il me sera confié le co-commandement des opérations avec le capitaine Butera, qui était Commandant du peloton rwandais qui venait de nous être adjoint.
Ensemble, nous allons nous mettre autour de la table de simulation. La planification se faisait comme dans un film de fiction : à voir les tracées du crayon qui passaient et repassaient sur le papier pour monter le plan.
Les questions se chevauchaient soit sur le rôle, soit sur le ravitaillement... Le Général Kabarebe se débattait comme un diable, bon sang, d'y répondre de manière expéditive.
Tout était fin prêt pour l’opération "Ciel ouvert". Il me sera confié deux objectifs principaux : primo, faciliter les atterrissages des troupes de cette opération de sauvetage, afin de leur permettre d’atteindre Kinshasa; secundo, aller à la rescousse des soldats rescapés de Masina éparpillés dans la nature.
Pour nous en donner cœur net, il nous sera dit que le terrain avait déja été préparé et que sur place un certain commandant Kabengele nous y attendait.
Après le briefing, les gars ajustèrent leurs uniformes, ramassèrent les nécessaires pour l’opération et nous embarquâmes dans l'avion.
Une fois dans l’avion, le silence s’imposa. Sur chaque visage se lisait une certaine préoccupation sur les péripéties de l'opération qui nous attendait.
L’un des soldats courageux entonna un petit chant pour remonter le morale des militaires, et tous le reprenions en chœurs. Après à peu près trois heures de vol, le pilote va nous annoncer que nous survolons l’espace de la zone de notre mission.
Brusquement, les chants s’arrêtèrent et les soldats échangèrent des coups d’œil anxieux. Kitona, située à 15 Kms de la plage côtière de l’océan Atlantique dans la ville de Moanda, à plus ou moins 612 Kms de la capitale, est une base militaire, chef-d’œuvre des colons belges datant de 1954.
Il s’y trouvait l’aéroport où nous allions atterrir. Cette piste de 3000m de longueur et 200m de largeur était le périmètre de notre cauchemar. La piste était, entièrement quadrillée par les Forces Armées Congolaises (FAC) envoyées par Kinshasa et qui étaient armées jusqu’aux dents.
Ce dispositif semblait nous faire croire qu’il y aurait peut-être eu une certaine alerte ou une fuite d’information sur notre opération.
Après un long moment de réflexion, nous avons monté une scène stratégique : le capitaine Butera ainsi que moi devrions convaincre le pilote de se défaire de ses émotions et de se poser sur le tarmac.
Mais ayant constaté que de part et d’autre de l’aéroport il n’y avait aucune possibilité de se poser, je demanderai au pilote d’atterrir juste au coin sud de la piste, vers Banana, là où il n’y avait pas assez d'éléments des FAC.
Dame la chance, Dieu était des nôtres, la manœuvre d’atterrissage fut un succès. A la sortie de l’avion, deux roquettes vont être tirées sur nous comme une annonce d’accueil. Malgré cette menace, nous sortirons, tout de même.
Nous réussirons à repousser ces troupes jusqu’à deux kilomètres, avant d’atteindre l’hôpital de la base de Kitona, situé à 4200 m de l’aéroport.
Une fois au cœur de la base de Kitona, le commandant rwandais, co-titulaire des opérations, par une mauvaise manipulation due à la frousse, va brouiller la valise satellitaire qui pourtant devait nous permettre de garder contact avec Goma, notre commandement d’opérations.
Bloqués, nous ne pouvions pas recevoir du renfort en provenance de Goma. Du mirador de contrôle où j’étais perché, je m’apercevais des rotations qu’un petit porteur faisait pour débarquer les militaires de l’armée gouvernementale à l’aérodrome de Moanda, situé sur la route de Yema, à la frontière de la province de Kabinda, en Angola.
Il y avait eu au total sept rotations, ce qui ne fut d’aucun doute que nous étions mal barrés et que les plans que nous avions fidèlement conçu devenaient caduques.
De part et d’autre, nous étions pris en sandwich... une situation très difficiles à décrire. Notre unique voie de sauvetage restait l’Océan Atlantique, mais que nous ne pouvions franchir.
Dans la nuit de ce 4 août, après avoir repéré le message des avancées des troupes régulières vers nous, nous constaterons l’ouverture de deux axes : Celui qui partait de Banana par le fleuve, jusqu’à Boma; et l’axe qui allait de Kitona à Boma par voie terrestre.
Dans la même nuit, le capitaine me posera la question de savoir ce que nous devrions faire au cas où la situation devenait dramatique.
Cette question était liée à l’ampleur de la situation qui devenait de plus en plus difficile pour nous, surtout que nous ne maîtrisions pas du tout ce terrain.
Sa question cachait une certaine peur. J’avais senti en moi la révolte à cause du fait que nous avions sous estimé, de manière irresponsable, la situation, alors qu'il s'agissait d'une grande délicatesse.
Je vais alors déployer mes hommes sur trois axes : 30 personnes seront dirigées vers Banana, sous le commandement de Samson Rukamata; un autre peloton, placé sous le commandement du commandant Michel Bigirabagabo sera déployé sur la route qui mène vers Boma, précisément à Luibi; et le commandant Chibi Cha Bene prendra l’axe de Baki Ville.
Aux environs de 1 heure ou 2 heures du matin, les forces régulières qui venaient de Boma tomberont dans l’embuscade de nos hommes : elles vont abandonner plus de 14 véhicules remplis d'armes, munitions et vivres.
Ce butin de guerre va constituer notre premier ravitaillement, alors que nous avions déjà perdu espoir. A partir de cet échec de l’armée gouvernementale, les rescapés de l'armée congolaise vont replier jusqu’à Boma, provoquant ainsi un découragement dans les rangs des FAC.
Ils seront convaincus de notre capacité de faire mieux et vont jusqu’à établir une certaine surestimation de nos forces, alors que, nous-mêmes, ne combattions queue entre les pattes ne sachant qui pouvait nous venir en renfort.
Le 5 août 1998, la base militaire de Kitona sera désertée par l’armée régulière. Elle sera entièrement sous notre contrôle. Entre temps, une partie de nos hommes ira vers Moanda pour empêcher le renfort des troupes gouvernementales qui venaient de Kinshasa, en empruntant la piste de l’aéroport civil; tandis que l’autre peloton qui avait pris la direction de la Sozir, avait progressé jusqu’à Banana, vers l’embouchure du fleuve Congo.
Sur place à Kitona, beaucoup de militaires loyalistes vont se rendre. Tous étaient des soldats de l’ancienne armée de Mobutu, les ex-Forces Armées Zaïroises, qui suivaient l’idéologie de l’AFDL.
Se trouvant dans les conditions de maltraitance depuis plus d'un an de la part des hommes de Laurent-Désiré Kabila, ces soldats vont se rallier à nous et constitueront notre renfort providentiel.
Il est 11 heures 45’, ce 5 août 1998, quand le premier renfort en provenance de Goma atterrit à Kitona, contre toute attente. 300 militaires, tous rwandais, vont débarquer et une grande partie va immédiatement progresser vers Boma relever mes hommes.
Entre temps, je vais rester avec quelques éléments à Kitona. Mes hommes en ratissage vont découvrir des tenues militaires chez un colonel, surnommé Kadhafi, commandant de la base de Kitona.
Ces uniformes des Forces Armées Congolaises (FAC) vont m’aider à habiller mes hommes et ceux des ex-FAZ. Ensemble, avec les 300 militaires venus à notre rescousse depuis Goma, Boma et Matadi vont tomber successivement.
Nos forces vont progresser vers Kwilu-Ngongo, mais malheureusement pour nous, une surprise pour le moins inattendue, va ralentir notre progression : les troupes régulières de l’armée angolaise postées à Kabinda vont voler au secours des FAC et tous nos calculs seront ainsi faussés.
Pendant que j’étais dans la tour de contrôle de l’aéroport de Kitona d’où je suivais l’évolution sur le terrain, je vais apercevoir l’arrivée de trois rotations des hélicoptères de marque Puma qui transportaient les soldats angolais pour les déposer entre Yema et Moanda.
Très tôt le matin, les troupes angolaises vont amorcer la progression vers Yema. Nos hommes qui étaient basés dans cette localité seront attaqués et pris en étau.
Cet état des choses va constituer un handicap pour l’aide de nos troupes en positions avancées. Nous avions, désormais, deux fronts ennemis; d’une part l’armée angolaise et de l’autre l’armée congolaise.
Le même jour, à 10h50’, bien que nos chances étaient minces, nous avions eu du réconfort, aussi providentiel, en apprenant que le Général James Kabarebe allait atterrir à Kitona, à la tête de deux compagnies tandis que nos troupes progressaient vers Kinshasa.
Mais l’ennemi qui était concentré, avec suffisamment de moyens, va nous prendre par surprise Kitona par le biais de l’armée angolaise. Notre base arrière fut désarçonnée.
Entre les forces angolaises et celles de James Kabarebe, il n’y avait que 3 km qui les séparaient. La majorité de nos hommes vont fuir et, je ne vais compter dans mes rangs à peine qu’un bataillon.
Et James Kabarebe va m’appeler pour me demander de ne pas l’abandonner. Je serais contraint à la fois de m’occuper du commandement et de James et du front au devant de moi. James, en toute modestie, honnêteté oblige, était un calibre dans la planification pour qui les troupes rwandaises devaient se frotter les mains.
Les soldats qui étaient non loin de moi et ceux qui étaient encerclés à Yema, entre Kabinda et Moanda, vont se sauver au vue de l’importance et de la détermination de la force de frappe des éléments angolais.
Dieu merci, tous ont survécu. A 14h, le même jour, je vais repousser les Angolais jusqu’à Moanda. Nous avions réussi à détruire trois de leurs chars de combat.
Entre temps, nous devrions chercher une voie de sortie pouvant nous permettre de se défaire de cette prise de finition et partir de là. James m’appela pour demander mon avis, sur notre résistance alors qu’il ne nous restait rien que la providence divine.
A 20h, ceux qui étaient encerclés à Yema vont réussir à se défaire de l’étau et parvenir à nous rejoindre à Kitona, avec le gros de nos hommes, exceptés ceux qui ont été fait prisonniers de guerre.
Nous prendrons la fuite en pente escarpée vers Boma, pour rejoindre ceux qui progressaient déjà vers Kinshasa. Entre temps, les angolais vont progresser sur plusieurs axes. Ils étaient éparpillés partout comme une peste en fureur, ils fusaient de chaque coin, de Matadi, Kitona, Mayombe.
A Boma, avec toutes les forces que nous avions trouvées sur place, nous prendront la direction de Matadi. Quelques uns vont passer par route, et nous autres allions prendre le bateau pour Matadi.
Mais ceux de la route tomberont dans une embuscade des militaires angolais venant de Tshela, après avoir capturé presque une compagnie de militaire rwandais qui était basée vers la frontière.
A Matadi, à minuit, nous avions pris le train pour Kinshasa. Mais déjà, à partir de Matadi, j’apprenais la nouvelle selon laquelle quelques rescapés de Kinshasa avaient pu être sauvées déjà par nos troupes en avant garde. Cela nous remontera le moral.
C’est ainsi que nous allons atteindre Mbanza-Ngungu. Là, j'ai pu récupérer 222 rescapés de Kinshasa. Mbanza-Ngungu était une ville de grands enjeux militaires du point de géostratégique : son relief montagneux et son attitude élevée donnaient de l’avantage aux troupes blindées casernées au camp Ebeya pour toute éventualité d’attaque.
Curieusement, malgré l’importance du nombre des éléments des forces loyalistes et le dispositif de son armement, Mbanza-Ngungu n’avait posé, presque, aucune difficulté à notre progression vers Kisantu.
Etait-ce un repli stratégique, un espiègle ? Cela fut notre inquiétude et la surprise ne se fera pas attendre. Les forces loyalistes étaient toutes, presque, concentrées entre Kisantu et Kasangulu. C’était là qu’il eut un crache de feu, jamais rencontré jusque là. Un véritable couloir de la mort.
Nous faisions face à une résistance farouche, nous essuierons des tirs nourries sans merci. Dame la chance ! Mon imagination n’avait pas trompé sur le port de l’uniforme de FAC; celle-ci va semer la confusion au sein des soldats loyalistes.
Portant la même tenue, nous ne formions qu’un seul corps avec les loyalistes, ce qui atténuera l’attaque sur nous, car il était difficile de nous distinguer. Ce camouflage va nous mettre à l’abri d’une douche des bombes de la force aérienne congolaise.
Et dans les nuages des poussières, nous visions sur nos cibles et les loyalistes crurent à leurs amis qui perdaient la tête pour rallier l’adversaire. Durant 4 heures du temps, c’est là que nous nous rendrons compte d’autre forces alliées aux forces armées régulières, tel que les Zimbabwéens et les Namibiens.
Heureusement pour nous, la nuit qui tombait déjà va venir comme une aubaine qui nous sortira de cette escarmouche pour nous retrouver, presque à l’aveuglette, à Kimwenza.
Mon unité avait pour charge d’aller au secours des unités qui se battaient déjà dans la capitale. Dommage, la mission était cauchemardesque par trahison de la communication phonique.
Pris au dépourvu, la mission était devenue quasi impossible. La débandade dans le rang de ceux qui se trouvaient à Kinshasa et les échos recueillis par des populations nous renseignèrent de la dernière position de ceux-là auprès de qui nous volions au secours; ils étaient déjà à Kasangulu, en repli. Et c’est là que nous irons les rejoindre Illico.
Les choses ne vont pas être faciles, car je me trouvais au commandement de l’arrière garde qui se trouvait être prise en sandwich entre les forces régulières, d’une part, et ses alliés Zimbabwéens, Angolais et Namibiens, d’autre part.
La seule issue était de passer par Ngindinga via Kisantu, pour finir à Kipangu. Ma montre indiquait 6h20 quand nous quittions Kasangulu. Et l’attaque était sans merci et tous les éléments qu’on allait récupérer prirent panique et se dispersèrent de nouveau dans la nature.
N’ayant plus d’autres alternatives, ni le choix entre la vie et la mort, il ne nous restait qu’à endurer avec détermination, s’organiser avec le reste de nos éléments qui avaient eu la chance d’atteindre Sonabata où était basé le gros de nos hommes sous le commandement de James Kabarebe, sans aucun espoir.
Oui, il arrive de fois dans la vie du soldat un temps où tout semble s’arrêter, où espoir et désespoir reviennent au même moment ; Lorsque on est coincé, on sent du souffre dans les narines et c'est à moment-là que dans les veines on sent couler l’eau chaude à la place du sang.
Parfois quelques uns délirent et crient comme des lions blessés. De là, après concertation avec le commandant des opérations, l’option fut levée de contacter les éléments de l’UNITA, un mouvement politico-militaire dirigé par Jonas Savimbi contre le MPLA de Eduardo Dos Santos au pouvoir en Angola.
Comme Eduardo Dos Santos était allié de Kinshasa, par extrapolation, l’ennemi de mon ennemi devenait mon ami, nous nous sommes dits que les portes de l’UNITA ne nous seraient pas fermées.
De Kisantu, nous allons prendre la route de Ngindinga, pour atteindre Makela Do Zombo. Les hommes de l’UNITA vont nous exiger un visa très étrange pour accéder au territoire sous leur contrôle.
Ils nous demanderont de déloger, d’abord, les soldats du MPLA qui quadrillaient l’aérodrome de Makela Do Zombo situé à plus ou moins 50 kms de la frontière de la RD Congo. Nous n’avions pas de choix, le cœur était à l’ouvrage. Nous allons nous engager dans l’aventure, mais la providence était de notre côté.
A l’approche de la pleine, à environ 3 kms, nous connaitrons la première défensive. Le MPLA n’a pas pu nous faire de cadeau, ses combattants étaient bien outillés et bien formés pour nous mettre en pièce.
De notre côté, nous ne pouvions nous laisser faire, nous combattions en Kamikaze : soit nous les délogions, soit ils nous tuaient.
Les affrontements de Makela n’étaient pas une mince affaire. Malgré cela, ensemble avec les soldats insurgés angolais, nos nouveaux alliés, nous avions réussi à repousser leur ennemi jusqu’à récupérer l’aérodrome et un périmètre de plusieurs kilomètres.
Notre intention avait pour mobile de dégager au mieux les alentours de l’aérodrome pour permettre les atterrissages en toute sécurité. Tout à coup, nous allons nous mettre à aménager la piste pour permettre les éventuels atterrissages qui nous serviraient de rapatriement vers Kigali. L’opération de rapatriement va réussir enfin.
Plusieurs éléments congolais qui n’approuvaient pas la politique de Kinshasa et certains d’entre nos éléments furent rapatriés sur Kigali.
Je serai le dernier à prendre l’avion pour notre nouveau commandement d’opérations où je vais compter quatre bataillons récupérés.
Ma décision de partir en dernier était pour m’inscrire en faux à la logique du Général James Kabarebe quant à sa politique des privilèges ou des préférences.
Vu les enjeux, il aurait souhaité que les éléments rwandais, suivis des autres tutsi soient les premiers à partir. Pour déjouer la manœuvre, je vais décider de rester à la traine pour équilibrer le convoi.
Car pour moi, je voyais en tous la seule image du soldat et non une quelconque appartenance. Par ailleurs, nous devions bénéficier des mêmes chances comme aussi nous avions été exposés au même risque.
Notre vol était trop risqué et après un long périple, nous atteignions notre destination. Une fois à Kigali, toutes les armes d’appui furent récupérées et confisquées par l’armée rwandaise qui ne laissa à notre disposition que des armes individuelles.
Et pourtant, notre dotation n’était pas du patrimoine de leurs forces armées. Ce comportement ne nous surprendra pas, car il nous était déjà familier, toutes les fois aux côtés des rwandais.
Nous serons mis à la disposition de la garde présidentielle rwandaise et nous recevions, de temps à autre, les visites de certains cadres du RCD.
Quelques temps après cette mission, au cours d’une causerie morale tenue à la grande parade de la garde républicaine rwandaise par Jean Pierre Ondekane, Ministre de la défense du RCD, je serai nommé Commandant de Brigade. Il nous sera ordonné de partir à Buta.
C'est à Buta que je quitterai le RCD pour rallier le MLC de Jean-Pierre Bemba.
(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)