Ce jour-là, 4 juin comme aujourd’hui, mais en 1969, les étudiants avaient marché à la suite du non-respect par le Gouvernement congolais des conclusions du "Colloque de Goma".

On enregistra plusieurs morts parmi les étudiants.

Lors du "Colloque de Goma" (colloque qui avait rassemblé tous les étudiants des universités et instituts supérieurs du Congo), les étudiants avaient discuté des programmes des cours qu'ils trouvaient exactement calqués sur le programme belge, loin des réalités du terrain

En juin 1969, constatant qu’ils s’approchaient vers la fin de l’année académique sans qu'une solution le soit donnée à leur revendication par le gouvernement, tous les étudiants éparpillés sur l’ensemble du pays s’étaient convenus d'organiser une manifestation pacifique.

Ce 4 juin 1969, les étudiants se répartissent en groupes distincts : un 1er groupe va à la gare centrale, un autre en pleine cité à Matonge, quitte à faire jonction vers le siège du gouvernement.

Un peu naïvement, ce mouvement comptait sur l’adhésion populaire.

Malheureusement les étudiants n'auront pas cette adhésion tant attendue de la population, mais seront confrontés à une armada surarmée de la gendarmerie déployée à travers la ville.

Au Rond-point Victoire, le face-à-face entre les étudiants et les gendarmes est terrible

Et l’irréparable arriva ! Après quelques coups de semonce par gaz lacrymogènes, les soldats finirent par tirer à bout portant. Débandade. Morts abandonnés sur le trottoir. Blessés pantelant à même le sol. Traque des fuyards. C'était un grand deuil dans le pays ce jour-là.

Le soir, à la télé nationale, le "chantre de la révolution" et éditorialiste assermenté, Mavungu Malanda, dissertera longuement, au cours d’une "carte blanche" spéciale, contre des "étudiants cancres, armés de cocktails-molotov et manipulés par des extrémistes maoïstes"

Une vingtaine d'étudiants meneurs du mouvement furent arrêtés, jugés et condamnés à des peines d’emprisonnement, allant jusqu’à 20 ans.

Ils bénéficièrent toutefois de la mesure de clémence du président Mobutu le jour de son anniversaire et furent autorisés à reprendre les études

2 ans plus tard (4 juin 1971), en mémoire à cette répression, les étudiants avaient organisé la commémoration à l’intérieur du campus universitaire.

En guise de réaction le Bureau Politique du MPR, par la bouche de Mandrandele, décida de l’emprisonnement de 13 étudiants.

Bien plus, ils prirent la décision de fermer l’université et d’enrôler tous les étudiants dans l’armée.

La plupart des étudiants sont restés dans l’armée pendant 3 ans et c'est durant cette année-là que le pouvoir prendra la décision de nationaliser l’université Lovanium.