Ituri : L'implication des femmes sollicitée pour endiguer l'insécurité grandissante

Ce qui empêche aux femmes de pouvoir participer au mécanisme des systèmes d’alertes précoces pour la communication des informations, c’est d’abord parce-que les femmes craignent de venir vers les services de sécurité [PNC et FARDC] et qu’en livrant des informations, elles vont être tenues pour responsables ; voilà ce qu’a fait savoir Alain Rubenga, responsable au sein de la Section Genre de la MONUSCO à Bunia.

Ce dernier explique que la peur empêche à certaines femmes de faire remonter des alertes, et même de collaborer avec les services de sécurité.

Pourtant, ajoute-t-il, les femmes détiennent beaucoup d’informations à caractère sécuritaire qui intéressent les services de sécurité dans le cadre de la protection des civils : « Compte tenu de leurs mouvements, elles vont aux champs, aux marchés pour faire le commerce. Elles ont des informations sécuritaires qui sont nécessaires et qui sont importantes sur le plan local de protection, qu’elles devraient échanger avec les services de sécurité ». 

Vaincre la peur. 

Afin de rassurer ces femmes quant à leur protection, et les emmener à vaincre la peur, la Section du Genre de la MONUSCO/Bunia a organisé le jeudi 28 novembre 2024 à Bogoro, localité située à 25 km au Sud de Bunia en Ituri une rencontre tripartite entre la Police congolaise (PNC), les Forces armées de la RDC (FARDC) et des habitants composés essentiellement de femmes et de jeunes filles.

L’occasion d’analyser justement les problèmes qui ne favorisent pas une bonne collaboration entre les services de sécurité et la population. 

Les participants ont déploré entre autres des arrestations arbitraires dont sont parfois victimes les personnes qui dénoncent des cas de violation des droits humains auprès des agents de l’ordre.

Les responsables de l’armée et de la Police congolaise ont promis d’améliorer cette relation pour la promotion de la paix.

La MONUSCO a de son côté encouragé les femmes à partager les informations sécuritaires avec ses services, notamment les casques bleus basés sur place à Bogoro, qui pourront à leur tour, les partager avec les services de sécurité congolais.