Le Parlement rwandais a demandé au Parlement européen d’annuler la résolution qu’il a adoptée le 11 février dernier concernant l’arrestation de l’opposant Paul Rusesabagina, la qualifiant d’insulte à la souveraineté du Rwanda. Il souligne que celle-ci interfère avec son système judiciaire.

Paul Rusesabagina fait face à diverses accusations, notamment le terrorisme, l'incendie criminel et le meurtre qu'il aurait commis ou incités sur le territoire rwandais.

En clair, les parlementaires rwandais ont déclaré que le Parlement de l’UE montrait une mauvaise intention de renverser le cours d’une procédure judiciaire en cours, et ont appelé à l’annulation de la résolution dans le cadre du respect du principe de l’indépendance judiciaire et de celui de divers organes gouvernementaux du Rwanda.

Ils ont affirmé que le Parlement européen se taisait sur cette question et soutenait au contraire les groupes armés pour qu'ils continuent de multiplier les attaques qui endeuillent des civils innocents.

Certains parlementaires ont même expliqué que le Parlement européen n’avait pris aucune résolution sur la lutte contre le génocide de 1994 contre les Tutsis et se sont demandés pourquoi il s’intéressait beaucoup au cas de Rusesabagina.

Dans l’ensemble, les législateurs ont critiqué le Parlement européen pour avoir examiné de manière sélective les intérêts de Rusesabagina sans tenir compte des victimes des actes meurtriers dont on attribue la responsabilité à Paul Rusesabagina.

Pour rappel, la résolution adoptée par le Parlement européen a notamment condamné ce qu'il a décrit comme « la disparition forcée, la restitution illégale et la détention au secret de Paul Rusesabagina. »

Par ailleurs, Paul Rusesabagina et ses co-accusés doivent comparaître mercredi devant le tribunal pour le procès au fond. Il est co-accusé avec 18 autres, parmi lesquels de hauts responsables au sein du FLN.