Célébration ce dimanche 25 septembre 2022 de la journée mondiale des pharmaciens par la CPOP, section Nord-Kivu, sou le thème « le rôle du pharmacien dans lutte contre la criminalité pharmaceutique. »

Le conseil provincial de l’ordre des Pharmaciens du Nord Kivu, qui a organisé une journée de festivités et de réflexions sur les enjeux du moment dans le secteur pharmaceutique ; c'était dans le majestueux cadre au bord du lac Kivu, un cadre d’inspiration où la verdure du domaine pharmaceutique a rappelé que la plupart des médicaments sont d’origine végétal et que l’eau est un adjuvant très important dans le processus de fabrication d’un médicament.

La thématique de cette année a porté concrètement sur rôle du pharmacien dans la lutte contre les produits médicaux falsifiés.

Une présentation de manière sommaire sur la situation de la criminalité pharmaceutique dans le monde a été faite par Lolo MIHALA, Président du CPOP Nord Kivu, afin de comprendre quelle est la place du pharmacien dans l’éradication de ce fléau.

En Afrique et dans le monde entier la prolifération de faux médicaments est une crise de santé publique qui ne peut plus être ignoré, a-t-il indiqué signifiant qu’au niveau mondial, le commerce des produits pharmaceutiques contrefaits représente jusqu’à 200 milliards de dollars américains par an.

L’Afrique étant la zone où le contrôle pose problème ; l’OMS déclare que 42% des médicaments utilisés sont faux, a-t-il poursuivi, affirmant que l’OMS estime qu’un produit sur 10 dans le pays à faible et moyen revenu, dont l’Afrique, est de qualité inférieure ou faux.

« Le phénomène en expansion de la falsification de produits médicaux menace le droit à la vie tel qu’il est consacré par différents instruments internationaux relatifs aux droits de la personne. Dans sa résolution20/6, la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale a instamment prié les États Membres de prévenir le trafic de médicaments frauduleux en adoptant des textes législatifs, selon qu’il conviendra, portant en particulier sur toutes les infractions relatives à ces médicaments, telles que le blanchiment d’argent, la corruption et la contrebande, ainsi que sur la confiscation et la disposition des avoirs d’origine criminelle, l’extradition et l’entraide judiciaire, afin de n’omettre aucune étape de la filière », a expliqué le Président du CPOP Nord Kivu.

Il a affirmé que selon les quelques études qui ont été consacrées à l’ampleur du problème, les groupes criminels organisés qui se livrent à la criminalité liée aux produits médicaux falsifiés utilisent les mêmes itinéraires et techniques que ceux servant au trafic d’autres marchandises illicites : « Dans de nombreux pays, ces groupes exploitent les nouvelles technologies et des plateformes telles que les sites du "darknet" pour se livrer au trafic de produits médicaux falsifiés et éviter d’être détectés par les services d’enquête et de poursuite », a-t-il fait savoir.

« La RDC n’étant pas épargnée par ce phénomène, le législateur a résolu de mettre en place un cadre juridique de réglementation pharmaceutique dénommé : Autorité Congolaise de régulation pharmaceutique (ACOREP en sigle). Au regard du rôle que devrait jouer cette institution face la criminalité pharmaceutique, il ressort clairement que le Pharmacien est la personne idéale à jouer ce rôle enfin de préserver la vie de nos concitoyens », a-a expliqué ce dernier qui a estimé qu’il est malheureux qu’on mette des politiciens en lieu et place de la personne qu’il faut à la tête de tels organismes techniques.

« Le CPOP Nord Kivu dénonce avec la dernière énergie les nominations faites dernièrement au sein de l’ACOREP où le pharmacien a été ignoré », a déclaré son président provincial qui a demandé au chef de l’état de reporter cette ordonnance et y apporter des correctifs en nommant un pharmacien à la tête de cette institution.