Le Gouvernement congolais dit avoir pris acte des décisions adoptées à l’unanimité par les Chefs d’État et de Gouvernement lors du sommet conjoint SADC-EAC tenu le 8 février 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie, consacré à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.

Parmi les ces décisions figurent notamment l’attachement au respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la RDC et l’élaboration et la mise en œuvre des modalités de retrait « des forces étrangères non invitées du territoire Congolais. »

« Cette décision marque une avancée décisive vers la fin de toute présence militaire non autorisée, notamment celle des troupes rwandaises (RDF) et de leurs supplétifs », soutient dans un communiqué le porte-parole du Gouvernement congolais qui a par ailleurs pris acte de l’adoption des mesures immédiates « face à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire » qui sont entre autres un cessez-le-feu immédiat et la cessation des hostilités sans conditions, l’ouverture et la sécurisation des principaux axes logistiques, y compris les voies routières et lacustres, la réouverture immédiate de l’aéroport international de Goma ou encore la sécurisation de la ville de Goma et de ses environs.

Dans le même temps, le Gouvernement congolais réaffirme le rôle central des processus de Luanda et de Nairobi et insiste sur leur reprise sans délai pour permettre, d’une part, la mise en œuvre du plan harmonisé (CONOPS), incluant la neutralisation des FDLR et la levée des mesures défensives du Rwanda ainsi que le désengagement de ses forces du territoire Congolais ; et, d’autre part, la tenue des consultations prévues dans le cadre du processus de Nairobi, impliquant les acteurs non étatiques.

« La République Démocratique du Congo salue la clarté des décisions adoptées, qui s’inscrivent dans le strict respect du principe de souveraineté et de non-ingérence, piliers de l’Acte constitutif de l’Union africaine et de la Charte des Nations Unies », ajoute ce communiqué qui avance que le Sommet a ainsi posé les bases d’une approche collective conforme au droit international, fondement de la coexistence pacifique entre les États.

Enfin, la RDC explique que la crise actuelle est, avant tout, « une atteinte à sa souveraineté et à sa sécurité, et non une question ethnique » : « L’application stricte des décisions du Sommet sera déterminante », conclut le communiqué du porte-parole du Gouvernement congolais qui indique que ce dernier reste engagé dans le suivi et l’application de ces engagements et appelle tous les acteurs à la redevabilité, à la retenue et à l’exécution fidèle des mesures adoptées.

Mais pour de nombreux analystes, la RDC qui attendait la condamnation explicite du Rwanda et qui demandait le retrait immédiat des troupes rwandaises des localités congolaises qu’elles occupent illégalement ; a eu un véritable revers puisque les Chefs d’Etat de l’EAC et de la SADC n’ont fait nulle part mention de ces deux points cruciaux mais a exigé « la reprise des négociations directes et du dialogue avec toutes les parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23 », une position considérée comme ligne rouge par le Gouvernement de la RDC.




Joseph Seven

Joseph Seven - 11/02/2025 11:36 - Répondre 

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